Taille et localisation de l’élevage sont des facteurs de risque

Le lait de tank des fermes américaines qui comptent plus de 500 vaches laitières a cinq fois plus de risque d’être contaminé par Listeria monocytogenes que celui des exploitations de moins de 100 vaches. L’odds ratio est égal à 2 pour les fermes dont l’effectif est compris entre 100 et 500 vaches laitières.

Les exploitations situées dans le Sud-Est (Floride, Kentucky, Tennessee et Virginie) et le Nord-Est (New York, Pennsylvanie et Vermont) encourent un risque de contamination supérieur à celui des fermes de l’ouest des Etats-Unis. L’odds ratio est égal à 6,24 pour le Sud-Est, et de 4,33 pour le Nord-Est.

Ces résultats sont issus d’une enquête⁽¹⁾ menée dans 871 fermes laitières de plus de 30 vaches laitières réparties dans 21 états américains. La conduite du troupeau, la santé des animaux, les caractéristiques du troupeau, la gestion des fumiers et leur traitement, la technique de traite, la biosécurité et l’inventaire du troupeau sont décrits par 71 variables. Les prélèvements de lait (un seul par exploitation) et l’enquête ont eu lieu entre le 25 février et le 30 juin 2002. Les conditions de l’étude ont limité la mise en évidence de facteurs de risque associés à la contamination du lait de tank par Listeria monocytogenes. En effet, le printemps est caractérisé par un faible niveau de prévalence de la contamination des laits de tank par cette bactérie. De plus, un seul prélèvement limite la connaissance du statut de l’élevage.

L’utilisation du décrochage automatique et l’achat d’animaux augmentent le risque

La prévalence des échantillons de lait de tank contaminés est égale à 6,5 %. L’analyse univariée (test du chi-2) indique un lien significatif (p < 0,05) entre la contamination du lait par L.monocytogenes et seulement 3 variables : l’utilisation du décrochage automatique, l’achat d’animaux à l’extérieur et le stockage du fumier dehors (pas dans un champ). Les deux premières augmentent le risque, la troisième le diminue. 22 variables sont retenues par l’analyse multifactorielle, décrivant 7 types d’élevage. En raison de l’hétérogénéité des variables qui décrivent chacun de ces types et le faible taux d’explication de la contamination des laits de tank, ce modèle est écarté. Seul celui qui inclut la taille de l’exploitation laitière (p= 0,02) et sa localisation (p = 0,06) est retenu. La relation entre la région et la taille des exploitations est explorée, mais aucun lien statistique significatif n’est mis en évidence, confirmant ainsi les deux facteurs de risque.

• (1) M.C. Antogoli : « Risk factors associated with the presence of viable Listeria monocytogenes in bulk tank milk from US dairies », Zoonoses Public Health, 2009, vol. 56, pp. 77-83.