L’immunocontraception peut s’appliquer aux bisons

Dès le petit matin, une quinzaine de membres de l’équipe du Lehigh Valley Zoo se réunissent. Paul Nader, vétérinaire de l’établissement, résume la situation : « Aujourd’hui, le but est de traiter nos onze bisons avec un antiparasitaire et de les vacciner contre la rage et le tétanos. Nous allons aussi stériliser les femelles à l’aide d’une injection et prélever des échantillons de sang et de selles. » A son tour, Tony La Porte, soigneur, prend la parole : « Je vous rappelle d’être extrêmement prudents avec les bisons. Ils n’ont aucun sens de l’humour. Nous avons huit femelles qui pèsent 600 à 800 kg et trois mâles qui font tous plus d’une tonne. »

Le zoo, situé à Schnecksville, se trouve à environ une heure et demie de Philadelphie, en Pennsylvanie. Les opérations qui mobilisent l’ensemble de l’équipe sont peu nombreuses. Le traitement annuel des bisons en fait partie. En fait, la préparation de cet “événement” débute plusieurs semaines en amont. Le matériel est testé, les poulies graissées, les gestes répétés.

Au matin du “grand jour”, les bisons sont peu à peu guidés dans un couloir, puis de porte en porte jusqu’au cercle de contention. Dès que la contention d’un animal est assurée dans le travail, l’équipe s’affaire. Rich, l’un des aides-soignants les plus expérimentés, commence par l’identification. Prudemment, il déchiffre le numéro attaché à l’oreille. Cela peut se révéler risqué : un coup de tête ou de corne et il risque de sérieuses blessures.

Chaque ruade fait trembler la structure métallique

Notre confrère Paul Nader injecte les vaccins contraceptifs (voir encadré), ainsi que ceux contre le tétanos et la rage, par voie intramusculaire, dans le haut de la cuisse. Pat Kline, infirmier en chef, prélève un échantillon de sang sous la queue et un spécimen de selles par voie rectale.Tony La Porte applique l’antiparasitaire à base de moxidectine efficace contre de multiples parasites internes et externes, dont Ostertagia et Dictyocaulus.

Toutes ces tâches peuvent paraître simples. Pourtant, elles sont effectuées avec la plus grande prudence. Les bisons passent leur temps à se débattre, ce qui entraîne un bruit invraisemblable. A chaque ruade, toute la structure métallique tremble. Il faut avoir de bons réflexes pour éviter une catastrophe.

Au final, la journée est un succès complet. Les échantillons sont prélevés, les médicaments administrés, et aucune blessure n’est à déplorer, du côté des bisons comme de l’équipe soignante…