Entre nous
FORUM
Je me pose des questions. Je suis les débats, car cela peut bouger rapidement. Nous avons des exemples dans les autres pays européens. A mon avis, ce ne sera pas un atout pour la qualité des soins. J’ai donc du mal à percevoir l’intérêt de ces fameuses SPF-PL. Dans notre cabinet rural/mixte qui compte cinq associés, nous réfléchissons plutôt à une mise en réseau. En tant que professionnel, l’ouverture de participations à des non-vétérinaires peut faire craindre tous les dérapages possibles. Les vétérinaires ne sont sans doute pas des cadors en gestion, mais je n’ai pas connaissance de catastrophes. En revanche, l’intervention de financiers investisseurs, susceptible de donner lieu à des situations où des vétérinaires seraient dépendants de laboratoires, par exemple, risque d’être préjudiciable à la qualité des soins. La solution passe peut-être par des participations croisées.
Des réunions d’information sur les SPF-PL sont organisées par les structures professionnelles et les laboratoires, mais nous sommes encore dans un flou relatif quant aux critères adoptés par la France. Les dispositions ne me semblent pas cadrées au niveau ordinal. La profession n’est pas la seule à décider et je redoute les pressions exercées par les pouvoirs extérieurs. Il ne faut pas perdre de vue l’utilisateur final et le service. Je suis bien conscient qu’il faut évoluer, mais pas n’importe comment, pas à n’importe quelle condition.
Honnêtement, j’y ai peu réfléchi. Je n’en ai pas beaucoup entendu parler. L’information a peu circulé et cela ne fait pas partie des principaux sujets de discussion entre confrères. Les décrets ne sont pas encore sortis et l’Ordre d’Ile-de-France nous a fait parvenir un courrier nous invitant à la prudence pour l’ouverture d’un cabinet secondaire. Personnellement, je travaille seul, en canine depuis 2003, avec une salariée et trois auxiliaires. A l’avenir, peut-être ouvrirai-je un deuxième puis un troisième cabinet, sous forme de SEL. Peut-être ferai-je alors appel à des capitaux extérieurs pour constituer une structure qui sera ensuite plus facile à revendre. D’ici là, il semble que le profil de l’exercice aura beaucoup évolué. Je considère que c’est plutôt une bonne chose, car le cadre législatif actuel est extrêmement restrictif pour se développer. L’intérêt sera de clarifier la situation pour l’ouverture d’un cabinet secondaire. Le risque est de voir arriver des personnes extérieures à la profession et de devoir rendre des comptes à de simples gestionnaires financiers. Tout dépendra de l’échelle. Ce ne sera plus tout à fait l’esprit d’une profession libérale. Malgré tout, je ne suis pas inquiet pour notre avenir.
Nous ne pouvons pas échapper à l’évolution européenne. Or la France, contrairement à d’autres pays européens, est assez en retard. Si l’Ordre présente de nombreux avantages, il peut aussi être particulièrement sclérosant. Si nous en restons à la situation actuelle, nous finirons par nous faire dévorer par les autres Etats européens. Pour le client, la mise en concurrence et la baisse de prix induite ne peuvent être que favorables. En revanche, le vétérinaire risque de perdre son statut de professionnel libéral pour devenir un simple employé. Entre les deux, mon cœur balance. A priori, j’y vois plus d’avantages que d’inconvénients si nous veillons à ce que les directoires soient composés de vétérinaires.
Arrivant de Meudon (Hauts-de-Seine), je me suis installé aux Sables-d’Olonne voici un an et demi avec un jeune associé. D’ici à quelques semaines, nous allons fonder une SEL avec un troisième vétérinaire qui se lance. J’ai soixante ans et je ne pense pas qu’une clientèle vaudra grand-chose dans quelques années. Si la SEL ne change rien en matière d’exercice au quotidien, elle offre la possibilité d’être plus performant et donne les moyens d’investir autrement qu’avec nos seuls fonds propres. Ce nouveau statut juridique me permettra de transmettre un outil de travail qui correspondra aux attentes des repreneurs de demain. La création de SPF-PL est sans doute la seconde étape à ce type de processus. Si j’avais vingt ans, je foncerais dans ce genre de structures en créant un certain profil d’entreprise : franchise, centre d’alimentation, site Internet, etc. La souplesse des statuts permet d’accroître les services dans le transport, les soins à domicile, etc. Personne n’a le pouvoir d’empêcher le progrès. Si nous ne prenons pas la vague, nous serons forcément à contre-courant !
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