Entretien avec Florine Popelin, du Centre d’accueil de la faune sauvage de l’ENVA
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Auteur(s) : M. S.
Florine Popelin : Les vétérinaires ont le droit de soigner tous les animaux, qu’ils soient classés nuisibles, protégés ou gibiers. La loi précise qu’il est interdit de lâcher des animaux classés nuisibles dans le but de renforcer leur population, ce qui n’est pas le cas d’un animal sauvage collecté dans la nature et relâché. Il est donc possible de relâcher des animaux autochtones dits nuisibles (renard, fouine, corneille noire, corbeau freux,etc.) après les avoir soignés. Cependant, par manque de moyens, certains centres de sauvegarde ne prennent pas en charge ces espèces. Par ailleurs, il ne faut en aucun cas lâcher des animaux exotiques dans la nature.
F. P. : Les vétérinaires ont trop tendance à recourir à une injection d’antibiotiques, notamment de quinolones, quelle que soit l’affection en cause. Or les animaux sauvages sont plutôt résistants aux infections. Même lors de plaie, je n’utilise des antibiotiques que lorsque la lésion intéresse un os ou s’il s’agit d’une morsure profonde. Dans ce cas, j’utilise l’association amoxicilline-acide clavulanique.
En outre, il convient de rappeler que les espèces sauvages, à quelques exceptions près, n’appartiennent à personne et ne peuvent faire l’objet d’une facturation. Or des particuliers arrivent parfois au centre de sauvegarde avec l’ordonnance d’un confrère… et la facture qui va avec.
F. P. : En règle générale, une amélioration de la prise en charge des animaux sauvages par les praticiens est notée. C’est probablement dû à l’essor de réseaux tels que le Réseau français des praticiens pour la faune sauvage (RFVPFS), qui propose des formations aux vétérinaires, ainsi qu’un maillage supplémentaire composé de confrères compétents dans ce domaine. Par ailleurs, je pense que ce rôle est valorisant pour les vétérinaires. A contrario, refuser de s’occuper d’un animal sauvage accidenté est mal perçu par les particuliers.
Les animaux sauvages recueillis par les centres de sauvegarde sont pour la plupart des oiseaux, en particulier des rapaces et dans une moindre mesure des passereaux et des anatidés (voir graphique). En 2009, le centre de l’ENVA a accueilli 52 espèces d’oiseaux différentes. Des mammifères terrestres y sont aussi régulièrement soignés, bien qu’en nombre plus restreint. L’accueil de lézards ou de tortues reste anecdotique. Les rares animaux à “sang froid” recueillis sont souvent des espèces introduites et envahissantes qui, relâchées dans la nature par des propriétaires peu scrupuleux, échouent chez les vétérinaires.
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