ElefantAsia œuvre pour la sauvegarde des éléphants d’Asie

Le Laos, petit pays enclavé d’Asie du Sud-Est, est l’un des rares endroits au monde où les éléphants participent encore à la vie rurale. A l’instar des chevaux de trait dans les campagnes d’antan, les éléphants sont dressés pour tirer des troncs ou transporter du matériel dans les régions reculées. Les cornacs vivent en symbiose avec leur animal, souvent depuis leur plus jeune âge et pour leur vie entière. Cependant, la population d’éléphants et ces traditions séculaires sont aujourd’hui menacées d’extinction, malgré l’importance de cet animal dans la culture du Laos, appelé autrefois Lane Xang, le pays du million d’éléphants. En effet, l’ouverture récente du pays à la mondialisation bouscule les traditions rurales et marginalise le travail des éléphants et des cornacs. Ils sont pourtant toujours indispensables pour transporter les arbres précieux issus de coupes sélectives dans les zones montagneuses, contribuant ainsi à l’économie locale.

L’état de santé des éléphants se dégrade, la natalité diminue

D’un point de vue vétérinaire, la perte du savoir-faire des cornacs a des répercussions à la fois sur la santé et la reproduction des éléphants. Alors que la médecine traditionnelle disparaît peu à peu, de plus en plus de blessures (plaies, abcès, fractures, etc.) et d’affections chroniques sont observées, liées au travail des éléphants dans les camps de débardage. Malheureusement, les médicaments sont peu accessibles dans les provinces et il n’existe toujours pas d’école vétérinaire au Laos. De plus, les propriétaires ne font plus reproduire leur éléphant, par méconnaissance des techniques ou par manque d’intérêt. Il convient de préciser qu’après vingt-deux mois de gestation, l’éléphanteau ne pourra travailler efficacement qu’à partir de l’âge de douzeans ! Ces problèmes majeurs ont provoqué une chute de la population des éléphants domestiques à moins de cinq cents individus dans tout le pays, avec environ dix décès pour une seule naissance !

ElefantAsia forme les cornacs aux soins et à la reproduction

Pour faire face à cette situation préoccupante, l’association ElefantAsia a mis en place différents projets de sauvegarde de l’éléphant, en s’attaquant autant aux problèmes d’ordre socio-économiques que de santé animale. L’équipe vétérinaire est composée d’une technicienne en santé animale et d’un fonctionnaire du département de l’élevage. La présence d’un vétérinaire étranger est encore nécessaire pour former l’équipe et superviser les projets. Avec la clinique mobile vétérinaire, l’équipe se déplace régulièrement à la rencontre des cornacs. Il faut souvent plusieurs heures, voire plusieurs jours, pour atteindre les camps de débardage, généralement situés dans des zones difficiles d’accès. Ainsi, dans chaque région, les propriétaires d’éléphants sont formés aux premiers soins et à la reproduction, et reçoivent une trousse contenant le matériel et les produits médicaux de base. L’équipe prodigue également des soins aux éléphants sur le terrain, tout en échangeant avec les cornacs sur leurs pratiques et la zootechnie. L’adoption d’éléphants du Laos par le grand public, mise en place par ElefantAsia, contribue à couvrir en partie les frais liés à ces missions.

Un sanctuaire de reproduction est en cours de construction

Cette année, ElefantAsia va commencer le chantier d’un sanctuaire de reproduction pour les éléphants dans la province de Sayaburi, où les femelles gestantes pourront se reposer et mettre bas sous la supervision de l’équipe vétérinaire. Dans cette zone de conservation, un centre de soins sera également construit pour devenir la référence au Laos. Il permettra de traiter les cas difficiles et de former des techniciens. L’équipement de l’hôpital, très coûteux, repose aujourd’hui sur les dons de matériels neufs ou usagés (voir encadré).

Ainsi, les soins vétérinaires et l’aide à la reproduction seront les garants du futur des éléphants au Laos. Le maintien de leur population permettra d’éviter la capture d’éléphants sauvages, de soutenir l’économie rurale traditionnelle et de restaurer le statut culturel de cet animal mythique… et pourtant bien vivant !

• Pour plus d’informations, contacter l’association ou effectuer des dons : www.elefantasia.org