Biothérapie. Applications à la dermatologie
Actualité
Auteur(s) : François Jacquet
Bardane, ortie, houblon, curcuma ou encore prêle peuvent être utilisés par le vétérinaire phytothérapeute.
La phytothérapie a des applications pratiques en dermatologie. Le Groupe d’étude en biothérapie (GEB) de l’Afvac a organisé une journée sur ce thème, animée par notre confrère Claude Faivre, le 20 mars dernier à Maisons-Alfort(1). Comme toute consultation, celle de dermatologie nécessite le recueil précis de l’anamnèse, primordial pour mettre en évidence l’éventuelle implication de facteurs externes ou nutritionnels, ainsi que les particularitésde l’évolution de l’affection cutanée. Conformément au raisonnement phytothérapique, le vétérinaire phytothérapeute considérera l’animal dans sa globalité.
Une même plante peut être utilisée pour plusieurs indications, par voie générale ou locale. Les topiques présentent en outre un grand intérêt thérapeutique. Il faut garder à l’esprit que l’épiderme est une structure de nature kératino-lipidique, hydratée à 10 %. Les annexes pilosébacées jouent un rôle essentiel dans l’absorption des topiques. Avant la prescription, un examen de la peau est essentiel, dans une perspective dermo-pharmacologique. De nombreuses plantes peuvent être employées en cosmétologie (calendula kératolytique, par exemple).
Les pyodermites ont des causes plurifactorielles. Le choix des plantes dépend donc de l’origine. Une augmentation de la perméabilité intestinale peut entraîner le passage d’allergènes dans le sang et entretenir une réaction inflammatoire dans différents organes, dont la peau.
La stratégie thérapeutique face à une pyodermite se décompose en trois phases. Un traitement de préparation de dix à quinze jours doit d’abord restaurer le bon fonctionnement du microbiote et du système immunitaire, assurer un soutien surrénalien afin de stimuler la sécrétion endogène de cortisol et fournir les acides gras poly-insaturés et les protéines de stress nécessaires à la lutte contre l’inflammation. Le traitement d’attaque apporte ensuite les principes actifs nécessaires à la lutte contre les causes de l’affection (acné ou atopie, par exemple). Dans un troisième temps, un traitement d’entretien de quinze jours à deux mois reprend les objectifs du traitement initial.
L’acné du chat est une maladie des glandes sébacées à dépendance hormonale chez le jeune en croissance. « Elle entraîne souvent la prescription non indiquée de corticoïdes », indique Claude Faivre. Les lésions se situent généralement au niveau du menton et du cou. La pathogénie fait intervenir une perturbation de la sécrétion de sébum, qui occasionne une obstruction folliculaire puis une surinfection bactérienne. Les androgènes sont impliqués dans ce processus, par l’intermédiaire de récepteurs spécifiques présents dans le follicule pileux. Ils causent une diminution du volume de la papille (qui assure l’irrigation du bulbe pileux), un ramollissement de la gaine et l’apparition d’un poil chétif. Le traitement est à la fois général (voir schéma 1) et local. L’administration de probiotiques (Flore équilibre®) permet un rééquilibrage du microbiote intestinal et une meilleure biodisponibilité des principes actifs. Le traitement local peut être un mélange d’huiles essentielles de lavande officinale, d’arbre à thé et de thym vulgaire à linalol, à raison de 1 ml chacun, le tout dans 15 ml d’huile de macadamia. Il est aussi possible d’utiliser des EPS (extraits de plantes standardisés) de millepertuis, de sauge et d’hamamélis dilués à 20 %.
Lors de dermatite atopique chez le jeune chien (entre trois mois et trois ans), les lésions se situent essentiellement au niveau de la tête et de la face inférieure du tronc. Un passage à la chronicité peut survenir chez l’adulte, avec une localisation aux plis et aux articulations. Une prédisposition génétique est mise en évidence, avec parfois des troubles des acides gras poly-insaturés, d’où l’intérêt d’une supplémentation en oméga 3 et 6 équilibrée et d’origine naturelle. La phase de sensibilisation est due au contact avec un allergène, par voie cutanée, respiratoire ou digestive. Elle est associée à une diminution de l’expression des gènes de la défense antimicrobienne. La démarche diagnostique consiste d’abord à déterminer la cause de la dermatite atopique, en suspectant en premier lieu un allergène alimentaire. Le régime d’éviction doit s’accompagner de l’administration de Flore équilibre®, afin de restaurer une bonne qualité du microbiote intestinal, et d’Oxybiane sélénium®, qui apporte des antioxydants. Le traitement général (voir schéma 2) est complété par un traitement local à base d’hydrolats d’hamamélis et de camomille.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire