L’adénocarcinome du sac anal requiert un diagnostic précoce

L’adénocarcinome du sac anal est une tumeur agressive en raison d’une invasion locale et d’un fort potentiel métastatique. L’hypercalcémie, un syndrome paranéoplasique qui survient dans 26 à 53 % des cas, peut en outre compliquer le tableau clinique. L’âge moyen des chiens atteints est de dix ans et demi, avec une répartition égale des sexes. Certaines races semblent plus sensibles, comme le cocker, le springer spaniel, le berger allemand, le teckel et le malamute. Les symptômes peuvent inclure la constipation, le ténesme ou des selles en ruban. La polyurie, la polydipsie, l’anorexie et la léthargie sont parfois secondaires à l’hypercalcémie.

Le bilan préopératoire consiste en une numération-formule, une biochimie sanguine, une analyse urinaire et une cytoponction ou une biopsie de la masse. Le bilan d’extension inclut trois clichés thoraciques et la radiographie ou, mieux, l’échographie abdominale afin d’étudier les ganglions lymphatiques iliaques. Ceux-ci sont le siège de métastases dans 40 à 72 % des cas.

La chirurgie est le traitement de choix. L’incontinence fécale, temporaire ou permanente, est une complication redoutée de l’exérèse. Une infection locale, une hypocalcémie et la formation de fistules périanales sont possibles.

La résection des ganglions lymphatiques iliaques est envisageable lors de métastase, car leur présence peut entraîner une hypercalcémie et de la constipation. Leur exérèse semble améliorer le pronostic. Cette intervention est parfois délicate. Il arrive en effet qu’elle mène à une hémorragie ou à une incontinence urinaire.

Un traitement anticancéreux adjuvant est conseillé

Une récidive locale est constatée dans 45 à 50 % des cas après la sacculectomie. La radiothérapie et/ou la chimiothérapie sont donc conseillées en plus de la chirurgie. La durée de survie médiane est proche de dix-huit mois d’après des études qui combinent souvent divers protocoles thérapeutiques (chirurgie avec ou sans radiothérapie et chimiothérapie). Quand les trois modalités sont employées, et en l’absence de métastases, la survie atteint presque trois ans dans une étude.

Le pronostic est assombri lors de métastase, d’hypercalcémie et de tumeurs de grande taille. Un diagnostic précoce est donc essentiel. Les auteurs rappellent l’importance d’inclure systématiquement un examen rectal à chaque visite. Seul un traitement agressif permet d’espérer une survie acceptable.

• (1) M. Gauthier et coll. : « Identifying and treating anal sac adenocarcinoma in dogs », Vet. Medicine, 2009, vol. 104, n° 2, pp. 74-81.