L’OABA récompense deux thèses sur les conséquences de l’étourdissement

Existe-t-il un type d’étourdissement susceptible de satisfaire les communautés religieuses C’est la question sur laquelle se penche Esthel Thieri-Pigé dans sa thèse « Etourdissement électrique des animaux de boucherie : acceptabilité par les communautés religieuses » (Alfort, 2009), sous la direction de Henri Brugère. Dans ce travail, récompensé par l’OABA, elle apporte des arguments scientifiques et techniques pour y répondre. En 2009, un règlement européen s’est en effet contenté de reconduire la possibilité de déroger à l’étourdissement, tout en exigeant une contention mécanique de tous les animaux égorgés. Or « un taureau adulte peut mettre jusqu’à deux minutes et demi avant de perdre connaissance », explique notre consœur. Sa recherche a consisté à évaluer l’effet du passage d’un courant électrique à travers le cerveau au moyen de deux électrodes. Cela n’entraîne pas la mort de l’animal, mais engendre un état épileptique et une perte de conscience durant la saignée. Elle s’est en outre intéressée aux conséquences en termes de qualité de la viande. « L’étourdissement électrique n’entraîne pas d’effet négatif sur la qualité et la vitesse d’exsanguination. » Par ailleurs, aucune différence n’est notée en termes de couleur de la viande après huit jours de maturation, de son pouvoir de rétention d’eau ou encore de sa tendreté. En résumé, la majorité des scientifiques estiment que l’étourdissement n’induit aucun changement sur la qualité de la viande.

Pour sa part, Sandy Espallargas a été récompensée par l’association pour sa thèse (Nantes, 2009) « De l’étourdissement des ruminants de boucherie par électronarcose. Conséquences pour l’animal et sa carcasse. Une synthèse bibliographique ». Elle tente de montrer comment l’électronarcose peut répondre à la bien-traitance de l’animal à la fin de sa vie, à la sécurité alimentaire et à celle du personnel. Son travail aborde les ovins, les bovins et les caprins et passe en revue les différentes pratiques selon les pays. L’étude de notre consœur souligne l’importance de la formation du personnel et des contrôles en abattoir.