Spéculation
Gestion
ENTREPRENDRE
Auteur(s) : Patrick Lelong
Les warrants donnent le droit d’acheter ou de vendre un actif dit “sous-jacent” ou “support” (devise, action, indice, etc.) à un prix d’exercice (“strike”) fixé à l’avance et pendant une période donnée (dans le cas d’un warrant “américain”) ou à une échéance convenue (cas d’un warrant “européen”) de quelques mois en général.
Le droit d’acheter ou de vendre peut être exercé jusqu’à ce que le warrant ait dépassé sa date d’échéance ou qu’il soit revendu. Dans les faits, la revente est privilégiée par rapport à l’exercice du warrant, afin d’éviter la perte de valeur temps aux alentours de l’échéance et de profiter de l’effet de levier. Différentes catégories d’actifs peuvent constituer les sous-jacents sur lesquels s’exercent les warrants. En France, la plupart des transactions se concentrent sur les actions françaises et l’indice CAC 40. Il est aussi possible de parier sur certaines parités de devises, des grandes valeurs, des indices boursiers français ou étrangers, des matières premières (pétrole, or, eau, etc.).
Les warrants permettent ainsi de spéculer sur une hausse du sous-jacent, à travers l’achat d’un call warrant (option d’achat) ou, au contraire, de tabler sur une baisse du support avec l’achat d’un put warrant (option de vente).
Le mécanisme amplificateur, appelé “effet de levier”, constitue le principal attrait des warrants. La réactivité se mesure par le biais de l’élasticité, c’est-à-dire la variation moyenne du warrant en pourcentage par rapport à celle de son support. Un warrant avec une élasticité de sept aura ainsi une variation sept fois supérieure à celle de son support. Par exemple, à une hausse de 4 % correspondra un gain de 28 % du warrant. Une élasticité de six constitue un niveau “moyen” de réactivité. De fait, en amplifiant les variations de leurs sous-jacents, les warrants offrent aux investisseurs avisés la possibilité de miser sur l’évolution des marchés avec de fortes variations à la clé. Cet aspect spéculatif réserve l’achat de warrants aux plus avertis. Il implique à la fois la maîtrise de l’environnement du support, tout comme la compréhension des caractéristiques techniques de ces instruments financiers.
Ces valeurs mobilières sont émises et animées par quelques établissements financiers qui en fixent le prix (la prime). L’effet de levier, potentiellement générateur de plus-values en cas de hausse du sous-jacent (matière première, par exemple), constitue aussi le principal risque d’un tel investissement dans le cas inverse. Concrètement, la mesure de ce risque sera indiquée par le delta. Un delta faible, soit de moins de 25 %, sera synonyme d’une prise de risque importante.
Un autre élément est à prendre en compte pour mesurer le risque encouru : la différence entre le prix d’exercice et le cours du sous-jacent. Ainsi, le risque sera faible avec un warrant dont le prix d’exercice est égal au cours de l’action (dit “at the money”) et dont l’échéance est éloignée.? Inversement, il sera élevé pour un warrant “hors de la monnaie”, c’est-à-dire dont le cours du sous-jacent est inférieur au prix d’exercice dans le cas d’un call ou supérieur dans le cas d’un put.
Les pertes encourues, potentiellement fortes, imposent de ne pas consacrer un taux trop important de son portefeuille aux warrants (5 à 10 % tous produits dérivés confondus) s’ils sont utilisés dans une optique spéculative.
Le prix du warrant dépend de l’évolution du sous-jacent, mais également du rapprochement de la date d’échéance et de la volatilité. Cette prime est ainsi composée de la valeur intrinsèque du warrant, à laquelle s’ajoute la valeur temps. Dans le cas d’un call, la valeur intrinsèque est égale à la différence entre le cours du sous-jacent et le prix d’exercice. C’est l’inverse pour un put. Par exemple, un call de sept qui permet d’acheter un support avec un prix d’exercice de dix aura une valeur intrinsèque de trois.
La valeur temps est la deuxième composante de la prime du warrant. Celle-ci va diminuer au fur et à mesure que la date d’échéance approche. Schématiquement, un warrant perd environ les deux tiers de sa valeur temps au cours du dernier tiers de son existence. Une caractéristique qui justifie l’achat d’un warrant qui possède une durée suffisamment longue, afin de limiter l’impact de cette perte de valeur à proximité de l’échéance.
Les warrants doivent être logés au sein d’un compte titres ordinaire et non pas d’un plan d’épargne en actions (PEA). Leur fiscalité est celle des valeurs mobilières, avec un taux d’imposition de 30,1 % (dont 12,1 % de prélèvements sociaux) sur la plus-value réalisée si celle-ci l’est à titre occasionnel. En revanche, une activité qualifiée d’habituelle par le fisc sera imposée dans la catégorie des bénéfices non commerciaux (BNC).
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