Petits rappels de manipulation des images numériques en clientèle - La Semaine Vétérinaire n° 1400 du 09/04/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1400 du 09/04/2010

Informatique

Gestion

S’ÉQUIPER

Auteur(s) : Sébastien Le Gaillard

Etablir un diagnostic immédiat, rédiger un compte rendu pour un confrère, interpréter à distance une radiographie sont autant de situations qui nécessitent l’utilisation d’images numériques.

De nombreuses structures vétérinaires disposent d’un logiciel de gestion de cabinet qui assure la fonction administrative du suivi médical. L’étape suivante, à l’instar de ce qui se pratique en médecine humaine, est la numérisation des examens complémentaires, plus particulièrement ceux qui génèrent des images, qui pourront être visualisées puis archivées via un système informatique.

Les caractéristiques techniques des images sont liées à leur provenance

En pratique, le vétérinaire utilise principalement trois types d’images :

– les photos issues d’un appareil numérique (compact ou réflexe), prises pendant une consultation. Elles sont notamment utilisées dans les domaines de la dermatologie et de l’ophtalmologie, pour réaliser un bon suivi lésionnel ;

– les images numérisées (à partir de documents sur papier photographique ou film négatif), issues d’un scanner à plat relié à un ordinateur. Le praticien peut ainsi numériser des photos d’endoscopie ou d’échographie. Pour les radiographies argentiques, mieux vaut employer un appareil numérique sur pied et un négatoscope ;

– les images numériques générées par un appareil d’imagerie médicale. Il s’agit de la radiographie numérique(CR : computed radiography ou DX : digital radiography), de l’échographie numérique (US : ultra sound), de l’endoscopie couplée à un système informatique(ES : endoscopy) ou du scanner (CT : computed tomography).

L’image numérique contenue dans un fichier informatique est caractérisée par trois éléments principaux.

Le premier est la résolution de l’image, exprimée en pixels. Elle dépend de la résolution du capteur pour un appareil photo numérique, des réglages du scanner optique lors de la numérisation, etc. Pour le nombre de couleurs, différents niveaux sont possibles : noir et blanc, gris (256 niveaux), couleurs (16 millions, c’est-à-dire 256 niveaux pour chaque canal, rouge, vert et bleu). Le troisième élément, le format du fichier, permet de compresser les données à l’aide d’un algorithme mathématique, afin de réduire la taille du fichier résultant. Selon l’algorithme et son paramétrage, la compression peut être destructive et faire perdre des précisions à l’image, voire générer des artefacts. Parmi les différents formats disponibles figurent le raw (données brutes non compressées des appareils photo numériques), le gif (limité à 256 couleurs), le jpeg et le PNG (16 millions de couleurs).

Le format de l’image numérique est, lui, en partie déterminé par la source. Ainsi, un appareil photo numérique produit un fichier raw (modèles réflexes) ou jpeg, dont la qualité peut être réglée en jouant sur la résolution de capture et le taux de compression. Le scanner à plat réalise une importation twain de données brutes vers le logiciel de retouche photo. A la sauvegarde des images, il faudra choisir un format de fichier et régler l’algorithme de compression. Quant à l’appareil de radiographie numérique, il génère un fichier à la norme Dicom (digital imaging and communications in medicine), spécialement adapté pour ne pas dégrader l’image ou générer d’artefacts (voir encadré).

L’organisation des images et le système de dénomination des fichiers sont primordiaux

Tout système d’exploitation récent (Windows, MacOS, Linux) dispose d’un gestionnaire d’images par défaut. En général, il permet de visualiser, en mode fenêtre ou en plein écran, un fichier unique ou un diaporama des fichiers d’images d’un format standard (jpeg par exemple). Il permet aussi l’impression directe de l’image à partir du gestionnaire de fichiers (sous Windows) et quelques modifications basiques (orientation portrait/paysage, par exemple).

Il est important de classer correctement ses images pour pouvoir les retrouver ultérieurement. Un moyen simple consiste à construire une arborescence de fichiers et de leur affecter un nom unique pour ne pas générer de doublons. Le praticien peut, par exemple, nommer les fichiers en indiquant la date, le nom du propriétaire, celui de l’animal et un numéro (sur le modèle “JJMMAAAA-Propr-Animal-numero.jpg”, soit “02032010-DUPONT-MAYA-1.jpg”). La limitation à huit caractères pour les fichiers Dicom ne permet pas ce type de classement. Cependant, les métadonnées incluses dans l’en-tête permettent de s’y retrouver ultérieurement.

Pour une gestion plus avancée des images numériques, de nombreux logiciels sont disponibles (voir tableau). Ils se distinguent par les formats des fichiers images supportés, le type de licence (commercial, gratuiciel ou open source), les fonctions de visualisation avancées (zoom, réglage luminosité/contraste, balance des couleurs., etc.), les fonctions de retouche incluses (recadrage, par exemple) et les formats de fichiers supportés en exportation (conversion de format).

Le format Dicom, spécialisé, nécessite un logiciel client Dicom pour visualiser et manipuler les images issues d’une radiographie numérique, par exemple. Il est généralement fourni avec l’appareil de radio. Cependant, il est possible de trouver des visualiseurs Dicom différents sur l’Internet. Certains, en licence open source ou gratuits, comme le logiciel XnView, peuvent également lire ce type de fichier.

Diagnostic, interprétation à distance, etc. : les images sont à adapter à chaque situation

Les images médicales numériques servent plusieurs objectifs : la visualisation pour établir un diagnostic immédiat, la rédaction d’un compte rendu à l’intention d’un confrère, transmis par courrier postal ou e-mail, la préparation d’un article pour une conférence ou une publication scientifique, ou encore l’interprétation à distance d’une radiographie numérique par un confrère spécialiste.

Selon la destination des images, il peut être nécessaire de les modifier, par exemple pour réduire la taille du fichier initial par un changement de la résolution, du taux de compression et du format de fichier. Ainsi, le fichier d’origine est conservé pour une impression de qualité, et il convient de se référer aux exigences techniques de l’éditeur pour une publication. Pour un compte rendu par courrier postal, il est possible d’opter pour une impression photo ou de réduire la taille du fichier pour l’importer dans le logiciel de traitement de texte. Pour un compte rendu par e-mail, le fichier image est fourni en pièce jointe plus ou moins compressée. Dans le cas d’une interprétation à distance, il est nécessaire de fournir le fichier Dicom original par l’Internet ou l’exportation sur cédérom.

Les logiciels de retouche d’images sont légion. Photoshop CS4 (licence commerciale) et Gimp (licence open source) font partie des références phares. XnView, qui n’est pas un logiciel de retouche photo, constitue néanmoins un convertisseur de fichiers images d’une efficacité redoutable, compte tenu du nombre de formats de fichiers supportés (dont le Dicom) et des fonctions avancées de traitement par lots (plusieurs images en une seule opération). De quoi optimiser l’utilisation des images numériques au sein de la clinique.

  • Quelques manipulations simples d’images à l’aide de Photoshop CS4 et Gimp sont disponibles sur le site WK-Vet.fr (rubrique “Semaine Vétérinaire” puis “Compléments d’articles”). Il y est question de recadrer, rééchantillonner l’image, régler les niveaux (contraste et couleurs) et utiliser un calque pour légender une image.

Le standard Dicom

Développé par l’American College of Radiology (ACR) et la National Electrical Manufacturers Association (Nema) depuis le début des années 80, le standard Dicom (digital imaging and communications in medicine) définit un format de fichier d’image médicale associée aux identifiants de cet examen (nom du patient, date, heure, type d’examen, etc.), ainsi qu’un protocole réseau de partage des données. Il est aussi connu sous le nom de Nema standard PS3 et de Standard Iso 12052.

Le format du fichier garantit que son en-tête, qui contient les données d’identification, ne peut pas être séparé de l’image elle-même. Le protocole réseau associé (fondé sur le protocole standard TCP/IP) permet l’échange des données entre les différents éléments du réseau informatique de la clinique (c’est le PACS : picture archiving and communications system) : appareil de radiographie numérique, station de travail pour l’interprétation des images, serveur de stockage des fichiers, imprimante de film négatif (reprographe), etc.

L’image encapsulée dans le fichier Dicom peut être compressée par des algorithmes reconnus tels que le jpeg, le jpeg lossless (sans perte), le Jpeg 2000 et le RLE (run-length encoding).

La taille du fichier Dicom obtenu peut être réduite par compression avec l’algorithme standard LZW (“zipage” du fichier). Le nom d’un fichier Dicom comporte huit caractères et possède une extension en “.dcm”. Cela correspond au standard d’origine qui doit être respecté pour conserver une compatibilité avec des périphériques plus anciens !

S. Le G.
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