La profession au Mali
Éclairage
INTERNATIONAL
Alors que le Mali, pays à tradition d’élevage, a besoin de vétérinaires, la diversité des formations entraîne un certain chaos au sein de la profession.
L’élevage est une véritable tradition au Mali. C’est le pays d’Afrique de l’Ouest qui compte le plus de têtes par habitant. Cependant, les animaux sont confrontés à des problèmes sanitaires majeurs : des épizooties sévissent comme la fièvre aphteuse, la péripneumonie contagieuse bovine, les charbons symptomatique et bactéridien, les pasteurelloses ovine et bovine, la dermatose nodulaire contagieuse bovine, la peste des petits ruminants, la variole aviaire et la maladie de Newcastle… Le cheptel est également touché par les parasites, notamment les parasitoses gastro-intestinales et sanguines, dont les trypanosomes.
Le pays ne possède pas d’école vétérinaire. Les vétérinaires sont donc formés à l’étranger, notamment dans les pays de l’ex-URSS (Ukraine, Russie), en Europe (Belgique, France), maisaussienAfrique (Maroc, Sénégal). Ces formations sont possibles grâce à des bourses d’études, accordées par l’Etat aux bons élèves. Les diplômes sont dès lors variés, ce qui donne une certaine hétérogénéité à la profession. Les vétérinaires sont quelques centaines, ce qui est insuffisant pour assurer des soins sur tout le territoire.
L’Institut polytechnique rural de Katibougou forme, à l’annexe de Bamako, des techniciens d’élevage et des ingénieurs en zootechnie. Ces derniers ont, dans leur formation, un volet en santé animale. Ils reçoivent des cours en chirurgie et ils effectuent des rotations cliniques dans les services pour petits animaux et pour animaux de production. Au sein du premier service, ils participent aux consultations de vaccination, aux mises sous surveillance des animaux mordeurs et aux chirurgies. Au sein du second, ils assistent généralement à des cas de chirurgie ou de médecine référés au centre par des ingénieurs d’élevage ou des ingénieurs en zootechnie. Ces derniers, qui souvent se disent vétérinaires, réalisent de nombreux actes. La distinction entre ingénieur d’élevage et docteur vétérinaire est parfois floue.
L’Ordre de la profession au Mali compte à la fois les vétérinaires et les ingénieurs d’élevage. Ces derniers représentent la majorité des ayants droit inscrits à l’Ordre : sur cent quarante-cinq mandataires, cent vingt sont des ingénieurs, vingt-cinq des vétérinaires. Malgré des formations différentes, les membres ont les mêmes prérogatives, ce qui crée parfois des tensions internes. Cette situation, assez originale au Mali, devrait disparaître dans les prochaines années. En effet, depuis 2001, il n’y a plus d’ingénieurs d’élevage formés dans le pays, mais uniquement des ingénieurs en zootechnie. Comme ils ne peuvent pas s’inscrire à l’Ordre, ce dernier ne devrait plus compter que des vétérinaires, dès que les ingénieurs d’élevage seront tous partis à la retraite.
Malgré une législation récente et semblable à la nôtre sur la pharmacie vétérinaire, la distribution des médicaments se fait dans un certain désordre : les textes législatifs ne sont malheureusement pas bien connus par ceux qui devraient veiller à leur application. La plupart des pharmacies vétérinaires ne sont pas tenues par des vétérinaires, mais par des ingénieurs en sciences appliquées. La concurrence est effrénée et souvent illégale (réseau parallèle de produits importés illégalement, grossistes vendant au détail, etc.). Les médicaments sont, la plupart du temps, utilisés directement par les éleveurs et souvent à contre-emploi. Il n’y a quasiment jamais de prescriptions. Les délais d’attente pour le lait et la viande ne sont en pratique jamais respectés, voire ne sont pas mentionnés.
Le manque de moyens des services vétérinaires, aussi bien en personnel et en matériel qu’en moyens financiers, est évident. Il leur est donc difficile de réaliser tous les contrôles nécessaires.
En outre, la Direction des services vétérinaires a peu d’autorité sur les personnels privés. Lorsqu’elle constate une infraction, elle ne peut que rarement prendre les mesures pénales qui devraient s’appliquer.
Il y a par ailleurs de nombreux “empiriques” (personnes qui n’ont aucune formation en santé animale) qui usurpent le titre de vétérinaire.
Silasituationestactuellement insatisfaisante,leschosesvont certainement s’améliorer avec les réformes engagées dans le cadre de l’Union économique et monétaire ouest-africaine(UEMOA)sur l’harmonisation de la réglementation pharmaceutique vétérinaire dans l’espace de cette union.
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