Qualité du lait
Formation continue
RURALE
Auteur(s) : Catherine Cavarait
Une étude vendéenne décrit les populations bactériennes impliquées.
Les staphylocoques représentent 51 % des souches bactériennes isolées dans le lait de chèvre par le Laboratoire d’analyses Sèvres-Atlantique (Lasat) de Niort. Cet état des lieux a été dressé à partir des prélèvements envoyés par les éleveurs et les vétérinaires entre janvier 2008 et avril 2009. L’échantillon provenait du lait de tank ou de la traite d’une chèvre. Lors de la Journée caprine organisée par le Groupement technique vétérinaire des Deux-Sèvres en octobre dernier, notre confrère Philippe Nicollet a présenté la synthèse des germes identifiés. Le contexte du prélèvement n’était pas toujours renseigné. Il pouvait avoir pour origine des mammites cliniques ou subcliniques.
Au total, 84 souches bactériennes ont été isolées (voir graphique 1). Le germe majoritaire est Staphylococcus aureus. Avec 25 %, les staphylocoques coagulase négative arrivent en deuxième position. « Au regard de ces résultats, les échantillons sont plutôt issus d’animaux atteints de mammites cliniques, a analysé notre confrère. En effet, plusieurs études montrent la prépondérance de S. aureus lors des mammites cliniques chez la chèvre, devant les streptocoques, les entérocoques, les staphylocoques coagulase négative et les entérobactéries. » Pour la période étudiée, Streptococcus uberis représente 10,7 % des germes identifiés par le Lasat dans les prélèvements de lait, les entérocoques 9,5 %, Bacillus spp. 6 %, les entérobactéries 6 %, les corynebactéries 4,8 % et Listeria monocytogenes 1,2 %. « Aspergillus fumigatus n’a jamais été isolé. » Ce travail confirme en outre les observations d’études précédentes quant à la faible implication des entérocoques et des entérobactéries lors de mammites caprines.
Le profil d’antibiorésistance de seize souches de Staphylococcus aureus isolées lors de cette recherche a également été étudié, via la méthode des disques. Les niveaux d’antibiorésistance mesurés sont encourageants et, selon notre confrère, relativisent les craintes d’un accroissement des phénomènes d’antibiorésistance dans l’espèce caprine. Deux souches de S. aureus présentent une résistance à la streptomycine et une souche a une sensibilité intermédiaire pour cet antibiotique (voir graphique 2). Deux souches résistantes à la pénicilline et deux résistantes à la gentamycine sont également comptabilisées. Concernant l’érythromycine et la spiramycine, le Lasat a isolé, pour chacune, une souche résistante et une souche de sensibilité intermédiaire. Une seule souche résistante est enregistrée pour chacun des antibiotiques suivants : tétracycline, lincomycine et acide fusidique. Par ailleurs, S.aureus ne présente aucune résistance à quatre antimicrobiens (la marbofloxacine, la rifampicine, l’oxacilline et le TMP sulfa).
Une étude menée par le Lasat montre l’impact négatif de la conservation vingt-quatre heures à température ambiante sur l’analyse bactériologique. La bactériologie de dix laits caprins issus d’un élevage atteint de mammites cliniques est ainsi comparée selon trois modes de conservation : vingt-quatre heures à température ambiante versus vingt-quatre heures à température réfrigérée ou à température ambiante dans un tube à prélèvement contenant un mélange d’additifs lyophilisés (acide borique, formate de sodium, sorbitol). Les échantillons conservés vingt-quatre heures à température ambiante présentent des contaminations secondaires (Bacillus spp) qui perturbent l’identification du germe d’intérêt. Le mélange d’additifs stabilise in vitro la population microbienne jusqu’à quarante-huit heures, sans qu’une réfrigération soit nécessaire. Les germes d’environnement présents dans l’échantillon ne se développent pas.
Chez la chèvre, taux cellulaire élevé ne rime pas avec bactériologie positive. « Lors de bilans bactériologiques à partir du lait de chèvres dont la numération cellulaire est élevée, nous avons plus de mal à trouver des germes pathogènes par comparaison avec la vache laitière. Les cultures sont souvent stériles, a témoigné notre confrère Xavier Pouquet, praticien à Secondigny. Maintenant, pour chaque analyse bactériologique, je demande une recherche de mycoplasme. Elle peut être réalisée sur du lait de mélange de chèvres à cellules. » Cette espèce n’a pas fini de nous étonner !
Philippe Nicollet, responsable du domaine “santé animale” au Laboratoire d’analyses Sèvres-Atlantique (Lasat, Niort).
Article rédigé d’après la conférence présentée lors de la Journée caprine, le 15/10/2009 à Niort.
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