Le dynamisme de la profession s’affirme en Tunisie

Services vétérinaires et qualité. » Tel était le thème général du congrès de l’Union maghrébine vétérinaire (Umavet), du 10 au 11 avril dernier en Tunisie (voir encadré). Les affections transfrontalières qui posent problème au Maghreb ont fait l’actualité scientifique de cette rencontre. Pour les volailles, elle a concerné l’influenza aviaire, la maladie de Newcastle, la bronchite infectieuse et la maladie de Gumboro. Le tableau général de la situation sanitaire animale au Maghreb montre une amélioration ces dernières années, en raison de l’instauration d’un programme de vaccination contre les maladies infectieuses aviaires (maladies de Gumboro, de Marek, de Newcastle, réoviroses, etc.). Néanmoins, certains problèmes d’élevage persistent, comme le syndrome de chute de ponte chez la poule pondeuse qui peut atteindre 40 %.

La pancytopénie néonatale bovine, la border disease et la diarrhée virale bovine (BVD) étaient à l’honneur du côté des bovins. Chez ces derniers, les diarrhées néonatales représentent le souci majeur dans les élevages, entraînant des pertes considérables. Le veau est la cible d’une multitude d’agents pathogènes (virus, bactéries, protozoaires). Toutes les enquêtes épidémiologiques soulignent des problèmes d’hygiène et des mauvaises pratiques d’élevage.

Chez les carnivores, parvovirose, néosporose et maladies parasitaires étaient au programme. L’hygiène et la qualité bactériologiques des denrées alimentaires (viande, lait, mollusques, etc.) ont également fait l’objet de présentations.

Jusqu’à huit cents vétérinaires diplômés par an dans certains pays du Maghreb

Outre son aspect scientifique, la manifestation a aussi permis aux participants de discuter avec les organisations ordinales présentes des difficultés rencontrées par la profession au Maghreb. Ainsi, en Tunisie, la question de la vente des produits pharmaceutiques et biologiques à usage vétérinaire resurgit. Les pharmaciens veulent l’abolition de la loi qui permet aux vétérinaires d’en détenir, alors que les praticiens souhaitent une plus grande facilité pour s’approvisionner en produits qu’ils considèrent comme des outils de travail plutôt que comme une marchandise à vendre.

L’harmonisation des programmes de formation a été un autre point de discussion avec les enseignants et les cadres de l’enseignement supérieur de la région. Le nombre excessif de diplômés (jusqu’à huit cents vétérinaires par an) dans certains pays du Maghreb inquiète la communauté vétérinaire et soulève le problème de la qualité de la formation et de l’équivalence des diplômes.

Le degré de coopération entre les différentes structures en matière d’échange d’enseignants, d’étudiants et de stagiaires a également été abordé. En effet, les enseignants-chercheurs des écoles et des facultés vétérinaires souhaitent créer un Conseil maghrébin des institutions universitaires sous l’égide de l’Umavet pour faciliter les échanges(restreints aujourd’hui) entre les étudiants des écoles vétérinaires des pays européens via l’organisation de stages ou de rencontres de formation continue.

L’Umavet souligne de son côté que l’une de ses priorités est de rééditer la revue scientifique postuniversitaire Maghreb vétérinaire, qui a cessé de paraître depuis de nombreuses années. Cette revue offrira aux vétérinaires et chercheurs un espace pour publier leurs travaux.

Le prochain congrès maghrébin vétérinaire se déroulera au mois de mars 2011 à Marrakech (Maroc).