La profession en Finlande
Éclairage
INTERNATIONAL
Un tiers des praticiens sont salariés d’une commune : la ville leur verse une partie fixe de leur salaire, leur fournit les locaux, prend en charge leur retraite et se porte garante de leurs actes.
Il n’y a qu’une faculté vétérinaire en Finlande : celle de l’université d’Helsinki. Elle forme soixante-dix étudiants par an, dont 92 % de filles en 2009. L’entrée y est sélective : les élèves doivent réussir un examen national qui ouvre aussi les portes de la faculté de médecine. Physique, chimie, biologie, tests d’intelligence et de compréhension sont au programme. Chaque année, quatre à cinq cents étudiants le tentent ; en cas d’échec, ils peuvent le repasser de façon illimitée.
Certains étudiants finlandais, découragés par la difficulté du concours, partent étudier en Estonie. En 2009, une vingtaine d’entre eux ont fait ce choix.
Le cursus dure six ans. Les trois premières années sont essentiellement théoriques. Les deux suivantes sont davantage cliniques et la dernière année est consacrée à la législation, à l’hygiène et aux exigences sanitaires de la viande et du lait. Les étudiants peuvent travailler en tant que vétérinaires dès la fin de leur cinquième année, mais sont dans l’obligation de finir leur cursus dans les deux années qui suivent.
Les bâtiments sont neufs et bien équipés (scanner, IRM, etc.). La clinique de la faculté vétérinaire possède un secteur destiné aux petits animaux et un autre à la pratique équine.
A Mäntsälä, près d’Helsinki, se trouve le centre pour animaux de production de la faculté. Au cours de leur cinquième année, les étudiants y effectuent neuf semaines de rotation obligatoires. La pédagogie y est soignée : les étudiants peuvent s’exercer sur du matériel de qualité(une dizaine d’échographes pour les diagnostics de gestation et le suivi de reproduction des bovins, des chevaux et des porcs, des “boîtes à fouille” pour apprendre à repositionner un veau qui se présente mal, une clinique ambulante dotée de véhicules équipés, etc.). En outre, les élèves sont responsabilisés : ils sont en charge des chirurgies et préparent le matériel nécessaire aux visites dans les fermes. Les professeurs les conseillent, vérifient que tout se passe au mieux ; ils les sollicitent pour effectuer un diagnostic, pour proposer un traitement, etc.
A leur sortie de la faculté, plusieurs débouchés s’offrent aux vétérinaires. Un tiers d’entre eux seulement ouvrent une clinique privée, généralement spécialisée en pratique équine ou en animaux de compagnie. Un autre tiers de jeunes diplômés choisissent de devenir vétérinaires communaux : la ville leur verse une partie fixe de leur salaire, leur fournit les locaux, prend en charge leur retraite et se porte pleinement garante de leurs actes. Ces vétérinaires n’ont pas de spécialité particulière, mais s’occupent essentiellement d’animaux de production. Ils effectuent aussi des missions gouvernementales, en matière d’hygiène des aliments et de bien-être animal. Le dernier tiers regroupe notamment les vétérinaires gouvernementaux, qui travaillent au sein de l’agence nationale pour l’hygiène des aliments et la médecine vétérinaire, pour la faculté de médecine vétérinaire d’Helsinki ou pour le ministère de l’Agriculture et de la Forêt.
Le système de vétérinaire communal est assez original. Il permet d’assurer un service vétérinaire sur l’ensemble de la Finlande, grand pays peu peuplé dont certaines régions sont peu attractives (le Nord et l’Est connaissent des températures très basses en hiver). La fourchette des honoraires des vétérinaires communaux est fixée par l’Etat. En s’occupant de toutes les espèces animales, ces praticiens ont su se différencier des cliniques vétérinaires privées. Apparues dans les années 70, ces dernières se sont souvent spécialisées en pratiques équine et canine.
Une autre particularité de la pratique vétérinaire en Finlande est l’interdiction pour les vétérinaires de faire des profits sur la vente des médicaments. La loi stipule qu’ils doivent les vendre au prix d’achat. En pratique, une marge maximale de 10 % est tolérée, pour permettre au praticien de payer ses frais (transport, médicaments périmés, etc.).
En Finlande, les rennes sont élevés dans la partie la plus septentrionale de l’Union européenne. Elle couvre presque l’ensemble de la Laponie et une partie de la région d’Oulu. Cinquante-six associations sont responsables de l’élevage de ces animaux. Le ministère de l’Agriculture et de la Forêt fixe le quota maximum annuel des têtes autorisées sur le territoire, valable pour dix ans. Pour la décennie en cours, ce nombre s’élève à 203 700 bêtes, pour toute la zone d’élevage. L’éleveur vit au rythme de ses rennes. L’année de l’élevage commence le 1er juin. Les travaux les plus importants sont le rassemblement, le marquage, le comptage, le tri, le pâturage, l’abattage et le transport des rennes. Les vétérinaires interviennent surtout au moment des rassemblements des rennes, en automne et en hiver. Tous les rennes du quota reçoivent une injection d’ivermectine. Le vétérinaire réalise aussi les inspections ante-mortem des autres animaux qui seront envoyés à l’abattoir et s’assure qu’ils sont traités correctement.
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