La profession pourrait-elle fonctionner sans le conseil de l’Ordre des vétérinaires ? - La Semaine Vétérinaire n° 1404 du 07/05/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1404 du 07/05/2010

Entre nous

FORUM

Il doit évoluer et communiquer

Olivier Pennant, praticien mixte à Vergt (Dordogne)

C’est une structure indispensable. Un cadre pour le fonctionnement des vétérinaires, quels que soient leurs statuts. Au regard des dérives potentielles, l’Ordre a toute sa justification. Mais il véhicule une mauvaise image, celle d’une structure répressive. Et pour cause : plutôt que de protéger les siens, il n’hésite pas à réprimander les vétérinaires, en expédiant, par exemple, des courriers agressifs alors qu’il pourrait les mettre en garde par téléphone. Ce serait plus confraternel. L’Ordre doit évoluer, amener des idées novatrices et non se limiter aux sanctions. Face à l’évolution de la société et aux situations conflictuelles, il n’est pas normal que l’Ordre n’ait pas plus de clairvoyance. Heureusement, les nouvelles normes réglementaires, comme la directive “services”, vont apporter un bol d’air frais. S’il est important que le cadre ne se fissure pas, il est essentiel d’amener du sang neuf et davantage de communication. Nous ignorons les décisions prises par l’Ordre et les positions de défense qu’il adopte. Le syndicat communique facilement, alors que l’Ordre fonctionne en sous-marin. On voudrait des informations plus simples, plus fréquentes, et connaître les gens. Pour les élections des conseillers régionaux, par exemple, nous recevons des listes et des professions de foi. Mais nous ne connaissons personne. C’est tout juste si nous ne votons pas à la tête du client !

Mieux vaut en avoir un que de ne pas en avoir…

Michel Bolzinger, praticien canin à Jœuf (Meurthe-et-Moselle)

L’Ordre est une chance pour la profession. Néanmoins, il fait trop parler de lui et ne communique pas assez sur son rôle. Il est en tout cas mieux d’avoir un Ordre que de ne pas en avoir, même si l’attitude de certains de ses membres peut être critiquable. Ils utilisent leur fonction pour favoriser leurs affaires personnelles, ou mettent des bâtons dans les roues de certains confrères pour des babioles, comme le respect de la taille d’une enseigne. Il y a plus important à faire, notamment régler les cas d’exercice illégal. Si l’Ordre luttait activement contre celui-ci, son rôle serait sans doute mieux compris. Il est un atout si nous voulons éviter une déréglementation totale où, dans tous les cas, les vétérinaires qui ne sont pas chefs d’entreprise dans l’âme et ne sont pas formés au business sortiraient perdants. Si l’Ordre disparaissait, mais j’en doute, ce serait une véritable perte pour le métier. D’autres professions vivent bien sans, mais il est tout de même le garant de la déontologie. Sans lui, c’est la porte ouverte aux affairistes. De nombreux vétérinaires fustigent l’Ordre à travers les forums sur le Net, mais beaucoup râlent et peu s’impliquent.

S’il disparaissait, par quoi le remplacerait-on ?

Eric Collin, praticien mixte à Plœuc-sur-Lié (Côtes-d’Armor)

Je suis vétérinaire depuis trente ans. A mes débuts, j’avais l’image d’un Ordre extrêmement rigide, qui représentait l’autorité et dispensait peu d’information. Heureusement, les choses ont évolué, bien que l’Ordre demeure le symbole de l’autorité dans la profession. A une époque, les Directions des services vétérinaires ont tenté de créer des commissions de discipline, mais l’initiative faisait double usage. Aujourd’hui, si l’Ordre devait disparaître, par quoi le remplacerait-on ? Face à un environnement professionnel devenu particulièrement agressif et aux nombreuses dérives commerciales, une autorité professionnelle demeure nécessaire et indispensable. La question est plutôt de savoir si l’on peut être jugé correctement par ses pairs ? Certes, ils connaissent le milieu professionnel, mais ils ne sont ni des spécialistes du droit ni des experts en législation, même si un magistrat siège au conseil de discipline. Je ne suis pas certain qu’ils soient en mesure de juger convenablement.

L’Ordre devrait être avant tout une force de propositions pour éviter les dérives et les pratiques non déontologiques et agir davantage avec les autres institutions professionnelles non vétérinaires.

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