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Auteur(s) : Marie Sigaud
A l’heure des questionnements sur l’impact de l’homme sur l’environnement, toutes les composantes de son mode de vie sont passées au crible de “l’empreinte écologique”. Les animaux domestiques ne font pas exception. Animaux de rente et de compagnie exercent eux aussi une pression sur l’environnement en raison de leur nombre, de leur alimentation bien souvent d’origine industrielle et de leur médicalisation de plus en plus courante.
Comparer en termes d’impact environnemental un chien avec un 4x4 peut sembler farfelu. Pourtant, deux Néo-Zélandais de l’université de Victoria à Wellington s’y sont attelés dans leur guide de développement durable intitulé Time to eat the dog ? : the real guide to sustainable living(1). Ces deux spécialistes du développement durable se sont penchés sur la composition de la nourriture industrielle destinée aux animaux de compagnie et sur son impact sur l’environnement. Ainsi, ils sont partis du nombre d’hectares nécessaires pour les nourrir. Afin d’estimer l’empreinte écologique d’un chien, ils ont analysé les ingrédients de différentes marques d’aliments de type industriel. Ils ont calculé, par exemple, qu’un chien de taille moyenne qui consomme une portion de 300 g absorbe approximativement 90 g de viande et 150 g de céréales en matière sèche, soit 450 g de viande fraîche et 260 g de céréales. Cela représente annuellement pas moins de 164 kg de viande fraîche et 95 kg de céréales, sachant que la production de 1 kg de poulet (bien moins exigeante en surface que celle de bœuf) nécessite déjà la mobilisation d’une superficie de 43 m2. A l’aide de ces chiffres, ils estiment à 0,84 ha l’empreinte écologique à l’année d’un chien moyen et à environ 1,1 ha celle d’un grand chien. En conséquence, un chien de taille moyenne mobiliserait la même surface qu’un Toyota Land Cruiser (construction et consommation en essence comprises, à raison de 10 000 km par an). Plus modestement, un chat demanderait 0,15 ha par an, soit l’équivalent d’un modèle plus modeste de voiture telle qu’une Golf Volkswagen.
Cette approche, troublante au premier abord, souligne le fait qu’il est nécessaire de considérer la possession d’un animal domestique comme une composante non négligeable de notre style de vie, voire comme un “luxe”. En effet, ils représentent une part de plus en plus importante de notre dépense énergétique totale.
(1) R. Vale et B. Vale, « Time to eat the dog ? : the real guide to sustainable living », ed. Thames & Hudson, 2009, 384 p.
(2) P.A. Conrad, M.A. Miller, C. Kreuder, E.R. James, J. Mazet, H.Dabritz, D.A. Jessup, F. Gulland, M.E. Grigg : « Transmission of Toxoplasma : clues from the study of sea otters as sentinels of Toxoplasma gondii flow into the marine environment », International Journal of Parasitology, 2005, n° 35, pp. 1 155-1 168.
L’empreinte écologique est une façon de mesurer la pression exercée sur la nature et ses ressources naturelles. Concrètement, elle mesure la surface productive nécessaire pour répondre à la consommation d’une personne ou d’une activité et à l’absorption de ses déchets. Cette surface est généralement exprimée en hectares et permet de comparer différents modes de consommation.
M. S.Promener son chien devient également un objet de considération environnementale. En effet, ses déjections peuvent être une source de pollution, notamment la contamination des cours d’eau par des bactéries fécales. Les excréments de chats peuvent aussi être responsables d’une mauvaise qualité des eaux. Une étude récente(2) a mis en évidence une corrélation entre le déclin de la population de loutres de mer sur la côte californienne et la présence de Toxoplasma gondii chez ces dernières. Sachant que ce parasite est excrété dans les fèces de félins, les chats domestiques seraient indirectement responsables de ces mortalités anormales.
M. S.Nouveau : Découvrez le premier module
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