Entre nous
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La fusion des laboratoires pharmaceutiques a du bon et du moins bon. Qui dit fusion d’entreprises, dit en général mise en commun des compétences et réduction des coûts au sens large (développement, production, communication, etc.), afin d’augmenter les bénéfices et de mieux faire face à la concurrence. S’il y a une synergie dans les compétences de recherche et développement et que cela aboutit à la mise à disposition de nouvelles molécules, tant mieux, parce que c’est devenu rare en rurale. J’ai l’impression que la fusion des laboratoires a surtout un effet “managing” dans le sens de la rentabilité. Nous souffrons de plus en plus de la disparition de molécules peu rentables, mais utiles dans notre activité quotidienne, et de la gestion en flux tendu de la production, qui entraîne des ruptures de stocks à des périodes cruciales pour leur vente, ce qui est agaçant. La rentabilité devient le maître mot, alors que les soirées, journées, visites ou séjours organisés par les différents laboratoires permettaient de mieux connaître leurs responsables. Je pense que la vente de médicaments, surtout des antibiotiques, ne peut pas faire l’objet d’un commerce pur et dur, parce qu’il s’agit de productions animales qui nourrissent des humains.
Je fusionne, tu fusionnes, ils fusionnent. Pour notre bien à tous, c’est certain, nous expliquent les financiers des laboratoires pharmaceutiques. En 2004, Mme Michu protégeait Minet contre les puces pendant six mois pour 26 €, soit 85 % d’une consultation. En 2009, la boîte coûte 30,40 €, soit 17 % de plus et 89 % de ma consultation. Pour ceux qui se moqueraient de ma frilosité tarifaire, ma tarification a été majorée de 13,1 % sur la même période avec une inflation officielle de 8,1 %. En ce qui concerne la “recherche plus performante”, un certain laboratoire connu (25 % du marché) ne m’a proposé, en cinq ans, qu’une seule nouvelle molécule, alors que je n’arrive pas à référencer toutes les nouveautés d’un de ses concurrents presque trois fois moins gros.
Sur la question d’une “meilleure gestion du personnel”, là je comprends, cela veut dire qu’en étant plus gros et en regroupant les portefeuilles, nous pourrons nous séparer de 40 % du personnel. Ma crinière grisonnante m’autorise à vous parler de l’époque où le “délégué” n’était pas encore un “ingénieur commercial”. Nous avions l’impression de faire partie d’une grande famille solidaire.
Alors j’y gagne quoi dans cette course ? Certainement une meilleure rémunération de mon PEA, de mon PEE et de mon Perco. Mais si je reste le seul à bosser et à gagner des sous dans ce beau pays, nul doute que la pasionaria lilloise se souviendra de moi en 2012…
Les “grands” laboratoires dominent le marché en termes économiques. Les regroupements des laboratoires pharmaceutiques humains ne sont pas étrangers aux rapprochements vétérinaires. Ce marché représente 2,5 % du marché humain : il y a donc une logique économique de grands groupes qui influence la gestion des départements vétérinaires. Plus on est gros, plus il est facile de trouver les moyens de son développement et d’augmenter ses parts de marché, mais aussi de réaliser des économies d’échelle.
Ces fusions ont des retentissements pour les praticiens. Elles se traduisent par une augmentation de la qualité de l’offre et par des réponses nouvelles à des affections jusqu’alors sans réponse thérapeutique ou prophylactique, mais aussi par des actions marketing importantes et la participation à la défense des prérogatives des structures vétérinaires, en préservant des gammes spécifiques.
En contrepartie, les prix augmentent. En même temps, des offres de service se développent pour les praticiens : formations, réunions, congrès, déplacements, installation, assistance technique, ce qui est un support non négligeable dans la vie professionnelle.
L’intérêt des laboratoires est de favoriser le développement des praticiens, et ils peuvent d’autant mieux le faire s’ils sont puissants.
Pour les centrales d’achat vétérinaires, le risque est de voir ces groupes se charger eux-mêmes de la distribution.
A côté de ces grands flux de marché, de petites structures commerciales se créent. Elles proposent de nouveaux produits (hors nécessité d’AMM), matériels ou services. Il faut conserver cette dynamique créatrice autant que possible, et les encourager en les soutenant ou en les fédérant.
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