Les appareils d’hydrothérapie sont encore peu nombreux en France

En plein essor dans de nombreux pays européens (Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, etc.), les centres équipés en hydrothérapie sont encore peu nombreux en France.

Un appareil d’hydrothérapie permet la réalisation d’exercices dans l’eau, comme la marche sur tapis roulant. L’eau réduit le poids du corps sur les membres. Plus le niveau d’eau est élevé, moins le poids à porter est important.

En phase postopératoire, l’hydrothérapie permet une remise en activité plus rapide du système musculo-squelettique et un retour à l’appui progressif, ce qui réduit le temps de récupération fonctionnelle. Les membres des animaux incapables de marcher, lors des affections neurologiques ou dans le cas de chirurgie du rachis, peuvent être mobilisés sans mettre en route le tapis roulant et sans contrainte de poids. D’après certains vétérinaires qui l’utilisent, cette technique offre de réels progrès, comme la possibilité de faire remarcher un animal qui aurait été considéré en échec chirurgical ou médical sans son aide, notamment lors d’affection neurologique.

Une autre indication de l’hydrothérapie est le travail des chiens de sport. La vitesse du tapis de marche peut être augmentée progressivement, afin d’améliorer leurs performances cardio-vasculaires et leur endurance. Un contre-courant, induit par un système de pompe en option à la baignoire, permet d’appliquer une pression d’eau supplémentaire sur le poitrail de l’animal, qui doit y résister, donc adapter l’effort à fournir. Eventuellement, des poids peuvent être accrochés aux membres pour accroître la difficulté de l’exercice. En outre, cette technique peut aussi être intégrée à un programme de perte de poids.

Le nombre de séances (une dizaine en moyenne, mais cela peut varier), leur durée (de cinq à trente minutes), le type d’exercice réalisé, la hauteur de l’eau, la température, la vitesse du tapis roulant et l’adjonction d’un courant sont à apprécier pour chaque cas, selon son évolution. La température idéale pour un chien est de 26 °C (entre 24 et 28 °C), mais elle est plus élevée pour un chat (34 °C environ). La première séance, assez courte, sera dédiée à la mise en confiance de l’animal dans l’eau et sur le tapis roulant.

Des différences en termes d’accessibilité et de hauteur du tapis

Les centrales vétérinaires proposent deux types d’appareils d’hydrothérapie (encore appelés tables ou baignoires d’hydrothérapie) : l’Hydro Physio 200 et le Water Walker. Ils diffèrent par l’accès à la baignoire et par la hauteur du tapis roulant.

Dans l’Hydro Physio, deux portes ouvrables avec des rampes d’accès antidérapantes permettent à l’animal de pénétrer dans la baignoire par l’une des portes, puis de sortir par l’autre, sans avoir besoin de faire demi-tour ni d’être manipulé (un avantage pour les animaux de grande taille). Dans le Water Walker, l’animal est monté à l’aide d’une table électrique à hauteur de l’appareil, qu’il enjambe pour passer sur le tapis de marche, lui-même placé tout en haut de la baignoire. Il convient de surveiller l’animal attentivement durant cette manœuvre, afin d’éviter les chutes.

Cet accès au Water Walker évite de vidanger la baignoire entre chaque animal. L’eau, filtrée en permanence par une pompe située à l’intérieur, est changée une à deux fois par semaine, suivant les besoins. L’appareil est compact et la place nécessaire à son fonctionnement est réduite.

En revanche, les portes ouvrables de l’Hydro Physio impliquent une vidange de l’eau systématique entre deux animaux. Vidange puis remplissage de la baignoire ne prennent toutefois que quelques minutes. De plus, l’eau n’est pas évacuée, mais filtrée (poils, peau, sable, etc.), puis recyclée, grâce à un tank récupérateur, ce qui en limite la consommation. Une surface supplémentaire d’environ 30 m² est ainsi nécessaire pour entreposer les appareils annexes de récupération, de filtrage et de recyclage de l’eau de l’Hydro Physio. Une pièce à part peut éventuellement être aménagée dans ce but, par exemple au sous-sol.

Dans l’Hydro Physio, le tapis de marche reste au fond de la baignoire et l’eau monte petit à petit, alors que dans le Water Walker, il est amovible et descend doucement dans l’eau. Dans les deux cas, cela habitue l’animal à être immergé au fur et à mesure. En outre, la hauteur réglable du tapis du Water Walker permet au praticien d’aider l’animal en passant ses bras par-dessus la baignoire, sans être obligé d’entrer à l’intérieur. Cela se révèle utile pour les chiens de petite taille paralysés du train arrière et qu’il faut porter tout au long de l’exercice. Pour la même manipulation, le praticien doit entrer avec l’animal dans l’Hydro Physio durant l’exercice. Il peut alors placer ses pieds de chaque côté du tapis roulant grâce à une plate-forme de sécurité, inaccessible à l’animal grâce à deux flotteurs latéraux.

Posséder un appareil d’hydrothérapie, quel que soit son modèle, nécessite une salle d’eau. Le nettoyage de la baignoire doit être hebdomadaire et soigné (il prend de quarante minutes à une heure). Le fait que les tapis roulants pivotent facilite la tâche, mais il faut entrer dans le Water Walker pour en nettoyer le fond.

Les deux modèles sont équipés de boîtiers de commande qui donnent la possibilité de régler le niveau d’eau, la température, la vitesse du tapis roulant, la durée de l’exercice, etc.

Suivre une formation est nécessaire et permet une utilisation régulière

L’hydrothérapie trouve sa place parmi les techniques parallèles à la médecine traditionnelle et peut être associée à d’autres soins (ostéopathie, physiothérapie, etc.). La demande des propriétaires est forte, car ils peuvent assister aux séances et sont satisfaits des progrès de leur animal. Néanmoins, il est difficile de développer l’hydrothérapie en plus d’une activité de généraliste, car elle nécessite de passer beaucoup de temps avec l’animal et le propriétaire.

Suivre une formation se révèle nécessaire et permet une utilisation régulière et surtout correcte de l’appareil. En effet, la rééducation proposée doit s’adapter au cas par cas. Il convient de réaliser un diagnostic fiable, car la physiothérapie est contre-indiquée pour certaines affections. C’est pourquoi cette technique pourrait se développer dans les cliniques où les cas sont référés en chirurgie osseuse ou articulaire, ou en techniques d’imagerie médicale. L’animal peut alors être pris en charge depuis le diagnostic jusqu’à la récupération fonctionnelle.