Entre nous
QU’EN PENSEZ-VOUS ?
Auteur(s) : Nicolas Fontenelle
Allons-nous bientôt acheter nos médicaments sur l’Internet ? Début avril, le ministère de la Santé a entamé des discussions avec les syndicats d’officine, l’Ordre des pharmaciens, la Direction générale de la concurrence (DGCCRF), l’Agence des produits de santé (Afssaps) et le Leem (syndicat des laboratoires pharmaceutiques) pour mettre la législation française en accord avec une jurisprudence européenne qui autorise la vente sur Internet de médicaments sans ordonnance, dits d’automédication (arrêt DocMorris). Une nouvelle réunion est prévue mi-juin. Une quinzaine de pays, dont la Belgique, l’Espagne ou l’Allemagne, ont déjà mis en place leur propre cadre législatif. Le projet français concerne quelque trois cents médicaments, vendus aujourd’hui librement en pharmacie.
« Pour les pharmaciens, Internet, c’est la jungle. » Le cri du cœur d’Isabelle Adenot, présidente de l’Ordre des pharmaciens, la semaine dernière devant la presse, va sans doute retarder l’échéance. « L’internaute n’arrive pas à se repérer dans cette foire médiévale des temps modernes où n’importe qui peut faire n’importe quoi », dénonce-t-elle. Elle s’oppose donc à la vente de médicaments sur le Net, invoquant la question de la livraison dans le respect de la chaîne du médicament, l’absence du « conseil du pharmacien » lors d’une vente et, surtout, le risque de contrefaçon. Elle souhaite que les nouvelles technologies soient inscrites dans le Code de santé publique et qu’obligation soit faite aux sites web de pharmacie d’être rattachés à une officine « de briques et de mortier ». Comment lui donner tort ? Selon une étude réalisée pour le laboratoire Pfizer en début d’année, 14 % des Français reconnaissent acheter, via des circuits détournés, des médicaments uniquement sur ordonnance, essentiellement par l’Internet. Or, selon le dernier rapport de l’Alliance européenne pour un accès sûr aux médicaments (EAASM), 62 % de ceux vendus sur la Toile sont des contrefaçons…
Les vétonautes, de leur côté, ne sont pas prêts à franchir le pas. « Nous avons tous un pharmacien à côté de chez nous pour la délivrance, le conseil, etc. Je ne vois pas ce qu’apporte Internet dans cette vente », remarque une praticienne. « Je n’ai encore jamais acheté pour moi, mais je comprends que des clients le fassent pour soigner leur animal », tempère une autre. « Nos clients se fournissent sur le Net depuis longtemps, en dehors du cadre légal, parfois à des prix inférieurs au prix d’achat vétérinaire en centrale. J’ai soulevé le problème auprès de l’Ordre, qui m’a répondu que c’était impossible… Que faire ? » Il est peut-être temps « d’entamer des discussions » aussi du côté vétérinaire…
Un AINS anglais moins cher que dans mon placard
Allez voir les prix des médicaments vendus sur l’Internet (vermifuge équin, par exemple), les clients ne s’en privent pas. Aujourd’hui, j’ai reçu des propriétaires qui ont acheté une spécialité d’AINS dans une centrale d’achat en Angleterre, à moitié prix de celui qui est dans mon placard ! J’ai vu les boîtes et les comprimés, la notice en anglais : c’est le même. Cela fait réfléchir, non ?
Caroline GueguenNouveau : Découvrez le premier module
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