Le rapport d’évaluation doit être protocolaire et rigoureux

La consultation réalisée dans le cadre de l’évaluation comportementale n’aboutit pas à un diagnostic », rappelle Christine Debove. L’objectif de cette évaluation n’est pas non plus de prescrire un traitement. La consultation repose essentiellement sur les informations recueillies.

« Le fait de prendre rendez-vous n’est pas anodin. C’est au propriétaire ou au détenteur de se déplacer. » Il convient de demander en préambule si le chien est bien identifié. « Demandez égalementaumaîtred’apporterles documents relatifs au chien : passeport, lettre dela mairie, etc. » Le client sera en outre informé sur la durée (trois quarts d’heure àune heure) et sur le coût de l’évaluation. Une certaine somme pourra être consignée, garantie du respect du rendez-vous.

Lors de son arrivée, notre consœur demande à l’auxiliaire d’imprimer un support papier de la consultation (preuve que l’évaluation aura été réalisée dans les règles). L’identité du chien est contrôlée et ses documents sont photocopiés.

« Dès l’accueil, il faut expliquer tout de suite au client en quoi consiste l’évaluation », conseille Christine Debove. Notre consœur préconise aussi de demander au propriétaire les raisons pour lesquelles il présente son chien, si c’est à titrepersonnel, à la suite d’une injonction du maire, etc. « Je fais ensuite signer une autorisation qui explique que le compte rendu de l’évaluation sera envoyé à la mairie. » En effet, même si la loi reste assez floue et que le client est venu à titre personnel, la situation peut se compliquer sérieusement si son chien sort classé au niveau 3 ou 4…

1 UNE CONSULTATION EN DEUX TEMPS

La première partie de la consultation est objective : elle est fondée sur l’observation, qui commence dès l’arrivée dans la salle. La deuxième partie est plus subjective, car elle concerne le questionnement du propriétaire.

Il est bon de savoir que le système a déjà ses dérives : « Certains éducateurs proposent actuellement des stages de préparation aux évaluations ! », témoigne Christian Diaz.

Le questionnement se rapproche de la consultation comportementale, dans le sens où il évalue le contexte, le mode de vie du chien, les règles de vie (endroit où il dort, les interactions avec les propriétaires, la communication, les attitudes ambivalentes), les relations avec les enfants, le lieu de vie (par exemple, le risque augmente si le mode d’habitation est confiné), etc. Il est intéressant de savoir comment se comporte la famille, s’il y a d’autres animaux, etc. De même, le praticien peut demander si le chien a été spécialement éduqué, s’il a déjà agressé l’homme et dans quelles circonstances.

L’observation directe va du coup d’œil global au comportement exploratoire, en passant par des mises en situation (à l’extérieur et à l’intérieur). Le chien vient-il vers l’homme, veut-il jouer, etc. Le cas échéant, il est possible de faire figurer sur le rapport que le chien n’a pu être évalué en présence d’enfants.

Le niveau d’obéissance est également à mesurer. « Le vétérinaire peut demander de faire exécuter certains ordres », précise Christine Debove. « Il est intéressant d’apprécier le niveau de contrôle moteur et la capacité d’inhibition duchien », mais aussi ses réactions face à l’imprévu, comme un objet, un geste inattendu, etc. « Il convient de noter toute suspicion de trouble comportemental sous-jacent. »

En outre,la consultation comporte un véritable examen clinique, afin de rechercher les déficits de perception chez les sujets âgés, des troubles neurologiques, des problèmes ostéo-articulaires, etc., surtout si le chien est sous traitement.

2 UNE ÉVALUATION DU RISQUE

Cette phase consiste à réunir tous les éléments recueillis lors de la consultation pour les classer en facteurs de gravité (gravité du dommage) et en facteurs de probabilité (fréquence d’apparition, voir encadré ci-contre). De nombreux paramètres entrent donc en ligne de compte, comme le mode de vie du chien, mais aussi les facteurs liés au propriétaire (sa maîtrise de l’animal, ses motivations à le traiter, etc.).

3 UNE RÉDACTION RIGOUREUSE DU RAPPORT

Notre consœur Christine Debove insiste sur la rigueur à adopter pour la rédaction du rapport de l’évaluation comportementale.

Toutes les références du dossier doivent y être reportées (des coordonnées du vétérinaire au numéro de l’acte officiel émis par le mandant). Le rapport reprend l’exposé des faits et l’exécution de la mission. Les conclusions comportent leur énoncé, le niveau de risque, les mesures préconisées, la date de réévaluation éventuelle. « Le rapport est à remettre au maire et au propriétaire ou détenteur », précise Christine Debove. Bien entendu, comme dans tout certificat, il convient de n’affirmer que ce qui a été dûment constaté. Dans le cas contraire, il est possible d’opter pour une formule de type « aux dires de… ».