Maladies auto-immunes
Formation continue
ANIMAUX DE COMPAGNIE
Auteur(s) : Philippe Zeltzman
L’anémie hémolytique auto-immune peut être due à une hémolyse intravasculaire ou extravasculaire. Cette dernière est la plus fréquente : les globules rouges sont généralement détruits dans la rate.
Le traitement classique met enœuvre des corticostéroïdes, des médicaments immunosuppresseurs (azathioprine, cyclosporine) et des transfusions sanguines. Le taux de survie rapporté dans la littérature en cas d’anémie hémolytique auto-immune oscille entre 15 et 70 %. Chez l’homme, une splénectomie est souvent réalisée lors de cette affection et le taux de survie peut atteindre 100 %.
Les auteurs(1) ont donc choisi de traiter dix chiens atteints d’anémie hémolytique auto-immune par la splénectomie. L’âge médian des animaux est de six ans (intervalle de trois à dix ans) et le poids moyen de 14 kg (de 4 à 44 kg). La biopsie splénique révèle une hématopoïèse extramédullaire. Avant la splénectomie, tous les chiens reçoivent un traitement médical classique (corticostéroïdes, immunosuppression et/ou transfusions) pendant une durée médiane de quatre jours (intervalle de zéro à vingt-deux jours). Les stéroïdes utilisés incluent la dexaméthasone ou la prednisone. La plupart des chiens reçoivent une transfusion sanguine, avec un nombre médian de trois épisodes (de zéro à six transfusions). L’hématocrite médian lors de la présentation est de 14 %. Trois jours après la splénectomie, il est de 24 %.
Sept des dix chiens de l’étude présentent en outre une thrombocytopénie, une observation fréquente lors d’anémie hémolytique auto-immune (syndrome d’Evans chez l’homme). Cette anomalie peut entraîner une thromboembolie et accroître la mortalité.
Neuf chiens sont toujours en vie au bout de trente jours, avec un hématocrite médian de 37 %. Un chien meurt en phase peropératoire. Aucune récidive n’est constatée.
Les auteurs suggèrent que la splénectomie devrait être envisagée de manière précoce face à l’absence de réponse au traitement médical lors d’anémie hémolytique auto-immune ou lorsqu’il faut recourir à de multiples transfusions.
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