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Auteur(s) : Nicolas Fontenelle
Plus de praticiens et un nombre de cabinets qui stagne : les structures vétérinaires grossissent. La tendance n’est pas nouvelle, mais se confirme d’année en année. La comparaison des données de l’Annuaire Roy de 2006 et celles de 2010 en atteste. Près de 20 % des vétérinaires exercent désormais dans des structures d’au moins cinq confrères. Pourtant, des disparités importantes demeurent entre canine et rurale. Explications.
Selon les données de l’Annuaire Roy 2010 (arrêtées au 5 juillet de cette année), le nombre de structures vétérinaires est en hausse de 3,2 % par rapport à 2006 (5 850 versus 5 666), soit un solde positif, entre fermetures et créations, de 46 nouvelles structures chaque année. Depuis 2002 (5 620 structures), date avant laquelle on comptait une bonne centaine de nouveaux entrants annuellement, le marché reste saturé. Mais depuis 2006, le nombre de praticiens qui exercent en clinique ou en cabinet a progressé d’un peu plus de 1 000 unités. La tendance est donc au regroupement.
Le nombre de vétérinaires qui exercent dans une clinique comportant au moins 5 praticiens (salariés ou associés) a considérablement augmenté en trois ans. Ils étaient 1 781 en 2006 versus 2574 cette année, soit désormais près de 20 % de l’ensemble des praticiens. Cette évolution touche toutes les catégories : plus 3 % en canine et en équine, plus 5 % en mixte à dominance canine, mais elle est particulièrement patente chez les ruraux et mixtes à dominance rurale, plus 8 %! Désormais, les praticiens ruraux sont 35 % à travailler dans ce type de cliniques. Près des trois quarts d’entre eux (72 %) exercent dans des structures d’au moins 3 praticiens.
Sur la même période, les mixtes à dominance canine ont peu évolué. Là aussi les grosses cliniques ont la cote, mais la proportion de vétérinaires qui exercent seuls reste équivalente à celle des praticiens qui exercent avec au moins 4 confrères (21 %). La situation en canine a peu changé également. Le nombre de praticiens qui exercent dans des cliniques de plus de 5 diplômés a certes progressé de 3 %, mais dans le même temps, les vétérinaires qui travaillent seuls (avec ou sans auxiliaire) n’a baissé que de 2 % (24 % en 2010 versus 26 % en 2006). Au final, près de 60 % des canins travaillent en solo ou avec un autre vétérinaire.
Une situation exactement inverse à celle de leurs confrères ruraux. Ces derniers ont entamé leur regroupement au début des années 90, afin de faire face à la moindre appétence des jeunes diplômés pour cette activité, à la désertification rurale, mais aussi pour offrir à leurs clients les services qu’ils attendaient, notamment en termes de disponibilité (continuité des soins) et de plateau technique. Selon Bruno Duhautois(1), en 1985, les vétérinaires ruraux et mixtes étaient en moyenne 1,6 praticien équivalent temps plein (ETP) par structure et 4,2 praticiens ETP par structure vingt ans plus tard, en 2005. Et cela n’est pas sans conséquence. Le revenu net disponible moyen avant impôts du vétérinaire canin qui travaille dans des structures comprenant moins de 2 vétérinaires ETP s’établit, en 2008, à moins de 4 000 € mensuels, tandis que celui du vétérinaire mixte qui exerce dans des structures à 4,2 praticiens ETP atteint en moyenne 7 500 €. « L’avantage indéniable du regroupement est renforcé par le constat récurrent que les vétérinaires canins qui exercent en groupe ont un revenu net disponible en moyenne plus élevé de 45 % que les praticiens qui exercent seuls », assure Bruno Duhautois. Et s’il n’y avait que les revenus… Les avantages de la collégialité ou de l’association sont nombreux : gardes et astreintes moins contraignantes, temps libre accru pour la vie familiale, facilité pour prendre des congés, se former, se spécialiser, amortissement et rentabilité du plateau technique, etc. Surtout, elle autorise la constitution d’entités économiques permettant des investissements plus conséquents, afin de répondre à la demande de la clientèle : consultations spécialisées, plateau technique élaboré, disponibilité quasi permanente, service rapide sans attente, personnel nombreux, etc. Alors que 40 % des structures vétérinaires en rurale comptent au moins 3 associés, il n’y en a que 15 % en canine (30 % en mixte à dominance canine et 27 % en équine (voir tableau ci-dessus). La canine doit faire sa révolution. En autorisant l’exercice dans de multiples structures et la détention de parts de capital de plusieurs entités et en supprimant le quota de vétérinaires salariés par associé, la directive “services” va certainement l’y aider. Rendez-vous dans quatre ans.
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