Entre nous
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Espagnol d’origine, je me suis installé à Hasparren dans le pays basque, en 1997. Honnêtement, je n’ai eu aucun problème, que ce soit par rapport à mon installation, la clientèle ou mes associés. Il est vrai que je connaissais bien le village, car mon grand-père y est né. Jeune, j’ai passé toutes mes vacances dans la maison que possédait ma famille. C’est là que j’ai appris le français. Puis, quand j’étais étudiant à Saragosse, je revenais ici pour suivre les vétérinaires, avec lesquels j’avais de bonnes relations. A mes débuts, j’ai travaillé à la fois en Espagne et en France, ce qui m’a permis de comparer les structures des deux pays. En Aragon, d’où je suis originaire, la plupart des vétérinaires sont salariés de groupements. Personnellement, je préférais exercer une activité libérale pure. De plus, la pratique de la rurale en France me plaisait davantage qu’en Espagne. L’opportunité de m’installer à Hasparren m’a été offerte par des vétérinaires qui cherchaient un troisième associé. Ce sont eux qui m’ont contacté. Et je n’ai pas hésité, car au fond de moi, mon rêve a toujours été de venir y travailler et y vivre. J’ai pu m’installer en France grâce à la reconnaissance des diplômes entre les pays de la communauté européenne. J’ai été très bien accueilli et intégré. Le fait de ne pas être de nationalité française n’a pas été un handicap, ni pour moi ni pour mes associés. Je reviendrai peut-être en Espagne à la retraite, mais pour l’instant, je souhaite rester ici.
Contrairement à la plupart des vétérinaires belges installés en France, qui sont originaires du sud de la Belgique et parlent le français, je viens de la région flamande, au nord, dans laquelle on parle le néerlandais. La première année de mon installation, j’ai donc été confrontée à la barrière de la langue. Je maîtrisais plus l’anglais, car j’avais travaillé à Taïwan, au Japon, en Angleterre et en Hollande. Apprendre le français n’a pas été évident. Je n’ai d’ailleurs pas perdu mon accent, alors que je vis en France depuis treize ans ! La langue était aussi un obstacle dans la procédure d’installation, très différente de la Belgique, car je devais tout traduire. Ma situation a été officialisée un an après. C’est pour des raisons personnelles que j’ai quitté la Belgique, alors que j’étais copropriétaire à 50 % d’une importante clinique. Je voulais réaliser mon rêve : vivre en France et créer ma propre structure. J’aimais beaucoup la Camargue, région naturelle et sauvage, et j’ai décidé de m’y installer. En outre, j’ai fait le choix de travailler avec une vétérinaire salariée et une assistante vétérinaire pour ne pas avoir trop de personnel à gérer. Je cherche toujours à m’améliorer d’un point de vue scientifique, mais je ne voulais pas devenir une “manageuse” qui passe son temps à gérer la clinique. Je reconnais que je me suis sentie tout de suite bien acceptée par les gens. L’adaptation à la mentalité de la région a été facile également. Je suis certainement un peu différente, de par mes origines, mais aussi parce que je porte en moi la diversité de mes expériences professionnelles vécues à l’étranger.
La principale difficulté a été de m’inscrire auprès de l’Ordre, qui me refusait le droit à l’installation parce que je n’étais pas thésée. Je possédais mon diplôme de fin d’études (approbation), suffisant pour pratiquer en Allemagne, mon pays natal. La thèse, d’une durée de trois ans en moyenne, n’y est pas obligatoire pour s’installer. Il m’a fallu un an pour avoir gain de cause, et j’avoue que j’ai failli abandonner. J’avais même commencé une thèse ! C’est un confrère qui m’a donné la marche à suivre auprès du ministère pour faire valoir l’équivalence de mon diplôme en France. C’était en 1995. Les vétérinaires allemands qui s’installent aujourd’hui n’ont plus ce problème. Même si depuis j’ai des relations correctes avec l’Ordre, je lui ai toujours reproché de ne pas m’avoir soutenue dans mon projet, ni donné des conseils pour entreprendre des démarches de reconnaissance de diplôme. La langue n’a pas été un obstacle pour moi, car je parlais français couramment. J’ai dû, toutefois, apprendre du vocabulaire technique, notamment pour donner des explications médicales aux clients. Attirée par l’équine, j’ai choisi de m’installer en Alsace, car le potentiel de clientèle équine y était plus important que de l’autre côté de la frontière, en Allemagne. Etant la première à proposer cette activité dans cette région, j’ai répondu à une réelle demande : les clients m’ont acceptée sans problème. Certains préfèrent même travailler avec des vétérinaires allemands. L’essentiel est de se montrer ouverte, ce n’est pas la nationalité qui compte.
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