Le tempérament du cheval peut désormais se mesurer objectivement

Pour bien identifier les dimensions du tempérament d’un cheval, deux approches sont possibles : les questionnaires et les tests standardisés, ces derniers permettant d’éviter tout aspect subjectif. Différents aspects du comportement sont ainsi quantifiables : la peur, la grégarité, la sensibilité (certains chevaux répondent finement aux aides, d’autres non), la réactivité vis-à-vis de l’homme ou l’activité (ce cheval est-il plutôt calme ou bouge-t-il sans cesse ?).

Après un suivi longitudinal de plus de cent cinquante chevaux, Léa Lansade (Inra de Tours) et son équipe⁽¹⁾ ont retenu neuf tests. Par exemple, pour évaluer la peur, le cheval est placé dans un box dont les conditions sont standardisées et sa réaction face à un bruit est évaluée.

Plusieurs facteurs peuvent influencer le tempérament

Le premier élément qui joue un rôle sur le tempérament est la génétique (effet race, famille, père). Lloyd et ses collaborateurs (2008) montrent ainsi l’effet de la race sur les différentes dimensions du tempérament équin. En termes d’anxiété, les pur-sang arrivent en tête.

Les autres facteurs sont le sexe (les juments sont moins peureuses que les hongres, plus grégaires, plus sensibles), le vécu (influence du comportement de la mère, étudiée par Martine Hausberger du CNRS de Rennes), l’ascendant de l’homme, le groupe social et l’environnement. Ce dernier facteur est d’autant plus déterminant que les conditions environnementales du cheval ont considérablement évolué. Beaucoup d’équidés vivent en box, c’est-à-dire dans un cadre fort éloigné des conditions naturelles où le cheval mange durant 15 à 16 h par jour, observe (2 à 3 h/j), se déplace (2 h/j), se repose (5 à 6 h/j) et montre aussi des comportements sociaux, de reproduction, etc. Le box est donc une source de privation sociale, sensorielle et cognitive.

Selon Léa Lansade, un tiers des chevaux exprimeraient des tics (ou stéréotypies) dans cet environnement. Les pur-sang et demi-sang ont été plus particulièrement étudiés dans un travail de Waters et ses collaborateurs (2002) : 30 % d’entre eux mordillent le bois, 10 % présentent un tic à l’appui, 5 % un tic à l’ours et 3 % un tic ambulatoire.

• (1) Conférence présentée le 20/9/2010 à Bourg-en-Bresse lors de la journée Ain Formation Cheval. Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1419 du 1/10/2010 en page 17.