L’or et les matières premières ont le vent en poupe aujourd’hui

Il y a quelques jours, le cours du métal jaune a atteint son record historique : 1 320 $ à Londres. Plusieurs facteurs concourent à pousser l’or vers des sommets. Il s’agit de la faiblesse du dollar, des incertitudes économiques, de la demande mondiale – car l’or reste un composant et une matière première indispensable dans la bijouterie et dans l’industrie – et de la spéculation. Le cours du métal jaune a ainsi connu une hausse impressionnante de 20 % depuis début janvier 2010. La demande d’or a augmenté de 118 % du deuxième trimestre 2009 au deuxième trimestre 2010, selon le World Gold Council. Les lingots et les napoléons (l’or purement physique) ne sont pas en reste, avec une progression de 29 %. L’or a le vent en poupe, car il est le remède à l’inflation, à l’inquiétude et à la faiblesse des monnaies.

Quand, comment et pourquoi acheter de l’or ?

Il s’agit d’un marché qui compose avec la spéculation. Il n’a pas bougé pendant de nombreuses années, puis a explosé. Il faut prendre en compte sa particularité : l’or ne distribue pas de revenu. Ce qui est visé est donc la plus-value escomptée. Il est possible de consacrer jusqu’à 5 % de son patrimoine à l’achat du métal précieux. A l’inverse, il est également opportun, pour ceux qui ont de l’or, de s’en débarrasser, alors que les cours flambent. Cette attitude est, à l’évidence, l’occasion de réaliser une bonne affaire, et elle est plus raisonnable que d’attendre de nouvelles hausses vertigineuses, car il n’existe pas vraiment de visibilité en la matière.

Le ticket d’entrée est généralement le napoléon. Il s’agit d’une pièce de 20 F frappée entre 1802 et 1914 qui pèse 6,4516 g d’or. Ces pièces sont cotées, et le cours en est donné chaque jour, à 13 h, par CPOr Devises. Elles se négocient en tenant compte d’une prime par rapport au simple poids de l’or. Plusieurs éléments sont à prendre en compte, dont une taxe de courtage de 2 % à l’achat (et à la vente), et l’imposition, qui peut se faire sous deux modes : soit une taxe de 8 % (incluant le CRDS), que le détenteur ait fait ou non une plus-value, soit une imposition de 28,1 % (prélèvements inclus) qui présente l’intérêt d’un abattement de 10 % par an à partir de la troisième année. Ainsi, avec cette dernière option, il n’y a plus d’impôt sur la plus-value à acquitter au bout de douze ans de détention.

Les six règles à connaître avant d’investir

Tout d’abord, ne jamais investir en direct sur ces marchés réservés aux professionnels. Il existe des enveloppes collectives, de type Sicav, et des produits dérivés (trackers, certificats et warrants). Dans l’ordre, les trackers doivent être privilégiés par les non-spécialistes pour leur visibilité, leur diversification et leurs faibles frais, puis les certificats (frais plus élevés). Les warrants sont réservés aux investisseurs avertis.

Deuxième règle : attention à l’effet de change ! Le cours d’un tracker ou d’un certificat est libellé en euros, celui du support l’est généralement en dollars.

Troisième règle (qui ne vaut pas que pour les matières premières, comme le répètent les documents soumis à l’approbation de l’autorité des marchés financiers, l’AMF) : les performances du passé ne sont pas gage de progression pour l’avenir. Ainsi, l’or n’a connu aucune progression pendant des années, puis s’est envolé en 2009 et 2010.

Quatrième règle : face à une offre restreinte, prendre en compte, pour choisir ses supports d’investissement, les deux facteurs clés que sont la rareté et la demande. La rareté, c’est le cas du platine, qui entre dans la composition des pots catalytiques. Il s’agit d’un placement intéressant. La demande ensuite : les carburants verts sont en vogue. Les marchés céréaliers comme le maïs sont de plus en plus destinés à la production d’éthanol, et il existe un déséquilibre entre l’offre (restreinte) et la demande (forte).

Cinquième règle : comprendre qu’il convient, dans ces marchés volatils, de profiter des replis comme points d’entrée.

Sixième règle : parier à la hausse ou à la baisse sur un panier de matières premières, ou matière par matière (blé, cacao, coton, soja, etc.). Mieux vaut privilégier les paniers et les instruments qui intègrent une couverture contre les fluctuations du dollar.