Alimentation des porcelets
Formation continue
FILIÈRES
Auteur(s) : Alassane Kéïta
Absencedelamère,modificationd’aliment, mélange avec d’autres porcelets : le sevrage se traduit par des changements importants et stressants pour le porcelet. De surcroît, cette phase correspond à la disparition des anticorps maternels et se traduit par une période de faiblesse immunitaire. Le sevrage a donc souvent pour effet une sous-consommation d’aliment, qui entraîne une baisse des performances de croissance.
Différentes stratégies peuvent être envisagées pour tenter de diminuer ce stress : l’utilisation d’aliments plus digestibles, la diversification de la composition alimentaire, etc. Il a déjà été démontré que l’emploi d’huile et de farine de poisson, riches en acides gras polyinsaturés (oméga 3 à longues chaînes), améliore les performances du porcelet sevré. Mais l’utilisation de produits issus du poisson n’est pas durable et suscite des interrogations inhérentes à la raréfaction probable de la ressource. L’apport d’acides gras polyinsaturés par les végétaux comme le lin pourrait donc constituer une autre possibilité.
Une étude(1) a cherché à évaluer l’intérêt d’un apport en graines de lin extrudées sur les performances de croissance des porcelets, ainsi que la composition en acides gras du plasma, reflet du métabolisme des acides gras essentiels.
Trois bandes de porcelets sont réparties au sevrage (à trois semaines d’âge) en deux lots de cent trente-huit animaux, selon le sexe, la mère et le poids vif. Ils sont répartis dans huit cases de sept à huit porcelets (bande 1) et dans dix cases de dix à onze porcelets (bandes 2 et 3). Le poids individuel des animaux et la consommation d’aliment par case sont notés chaque semaine, entre vingt et un et quarante-deux jours d’âge.
L’aliment témoin contient 3 % d’huile de soja, l’aliment essai 1,5 % d’huile de soja et 3,5 % de graines de lin extrudées. Les deux régimes alimentaires sont isonutritionnels en termes d’énergie nette, de taux de matières grasses et de protéines. En fin d’essai, un prélèvement sanguin est effectué sur dix porcelets par lot pour déterminer la composition en acides gras. La consommation moyenne d’aliment par jour, de J21 à J42, est de 306 g dans le lot témoin versus 329 g dans le lot essai, soit 7,5 % de plus. Cette différence est significative (p < 0,01). Le gain de poids moyen quotidien entre J21 et J42 est aussi significativement (p < 0,01) plus élevé dans le lot essai que dans le lot témoin : 306 g/j versus 280 g/j, soit + 9 %.
L’indice de consommation est significativement (p < 0,05) plus faible (donc meilleur) dans le lot essai (1,08) que dans le lot témoin (1,15).
Le plasma des porcelets du lot essai affiche une teneur significativement (p < 0,05) plus élevée pour l’ensemble des acides gras oméga 3. Ceux issus de l’huile de poisson sont à longues chaînes et directement assimilables par les porcelets. Les acides gras contenus dans la graine de lin sont des précurseurs de ceux contenus dans l’huile de poisson. Cet essai démontre donc la capacité du porcelet à convertir ces précurseurs en oméga 3 utilisables par l’organisme. Les performances obtenues dans le lot essai démontrent l’efficacité de la graine de lin extrudée en période de sevrage.
Une autre étude(2), effectuée chez des porcs charcutiers, a démontré que l’apport de graines de lin chez ces derniers générait des coûts non couverts par les performances obtenues. La présente étude porte sur des porcelets fraîchement sevrés, qui consomment peu d’aliment. De ce fait, les performances obtenues sont particulièrement intéressantes.
(1) M. Guillevic, J. Mourot, G. Chesneau : « Intérêts nutritionnels de l’introduction de la graine de lin extrudée dans l’aliment premier âge du porcelet », 42e Journées de la recherche porcine, Paris, pp. 141-142.
(2) N. Quiniou et coll. : « Effets de l’incorporation de graine de lin extrude dans les aliments truies et/ou porcs sur les performances de croissance et la qualité de carcasse », 2010, 42e Journées de la recherche porcine, Paris, pp. 143-144. Voir La Semaine Vétérinaire n° 1421 du 15/10/2010, p. 48.
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