Rupture du contrat de travail
Gestion
QUESTIONS/RÉPONSES
Auteur(s) : Sophie Czuwak
Les procédures de licenciement sont instituées dans l’intérêt des salariés. Leur strict respect permet à l’employeur de limiter les recours ou les annulations.
L’observance rigoureuse des procédures de licenciement combinée à des motivations sérieuses pour y recourir ne peuvent, dans tous les cas, éviter l’action d’un salarié devant un conseil de prud’hommes. Toutefois, cela permet quand même de limiter les recours devant le juge et, de surcroît, d’éviter une annulation du licenciement.
Les raisons qui conduisent un employeur à se séparer de ses salariés pour des motifs économiques doivent être justifiées. Le recours à ce type de rupture du contrat de travail ne peut intervenir que si la clinique connaît de réelles difficultés économiques, ou encore si elle doit procéder à une restructuration qui entraîne des suppressions d’emploi. Ce recours doit être clairement motivé et explicité pour réduire les risques de contentieux. En outre, une bonne information préalable a le plus souvent comme vertu de prévenir des différends.
La procédure doit débuter par un entretien préalable dans les cas où le licenciement économique de moins de neuf salariés est envisagé. Il est rappelé qu’un ordre des licenciements est à respecter : il prend en compte, en l’absence de disposition particulière dans la convention collective des vétérinaires salariés et selon le Code du travail, l’ancienneté ou encore la situation familiale.
L’entretien préalable individuel a pour objectif d’informer personnellement le ou les salariés qu’une rupture de contrat de travail par licenciement est envisagée à leur encontre. Tous les salariés concernés par le licenciement doivent bénéficier de cet entretien dans une même période de trente jours. Ils sont convoqués par lettre recommandée ou lettre remise en main propre contre récépissé, qui doit préciser l’objet de l’entretien, à savoir un licenciement pour un motif économique. Cet entretien permet à l’employeur d’expliquer au salarié les raisons qui le conduisent à devoir licencier. Au cours de cet entretien, le salarié doit aussi s’exprimer sur les effets que le licenciement aurait pour lui. Il s’agit donc d’un échange important qui a vocation à appréhender les situations conflictuelles pour la suite de la procédure.
La lettre de licenciement doit ensuite être envoyée au salarié, dans les sept jours suivant l’entretien. Elle énonce, de manière précise et vérifiable, les causes d’ordre économique qui ont conduit au licenciement, et ne doit pas contenir d’informations différentes ou nouvelles par rapport à celles données par l’employeur au cours de l’entretien préalable.
Les causes qui conduisent l’employeur à envisager un licenciement pour motif personnel ne le dispensent pas de respecter les règles de procédure applicables dans ce type de licenciement et posées pour protéger les salariés.
Tout comme dans le cas du licenciement pour motif économique, le salarié que l’employeur veut licencier doit être convoqué pour un entretien préalable. Il s’agit également d’instaurer un échange entre eux : l’employeur doit expliquer au salarié les raisons qui le conduisent à entamer la procédure de licenciement. Ces raisons doivent reposer sur une cause réelle et sérieuse. Le salarié doit pouvoir s’exprimer et répondre aux éléments apportés par l’employeur.
La lettre de licenciement, qui est à adresser au salarié, au plus tôt, deux jours après l’entretien préalable, doit exposer les motifs de licenciement pour motif personnel. Ces raisons seront contrôlées par le juge en cas de contentieux.
Dans le cas d’un salarié qui exerce un mandat de représentation des autres salariés ou qui exerce les fonctions de délégué syndical, des règles particulières de procédure doivent être respectées. Elles concernent notamment un salarié candidat à une élection professionnelle, un salarié titulaire ou ancien titulaire d’un mandat de représentant du personnel, le délégué syndical, le délégué du personnel ou encore le représentant du personnel au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.
Ces salariés ne peuvent faire l’objet d’un licenciement si l’employeur n’a pas obtenu l’autorisation de l’inspecteur du travail. Cette autorisation doit être sollicitée par l’employeur après l’entretien préalable, par exemple lorsque le salarié est un délégué syndical. L’inspecteur du travail, dès qu’il a été saisi par l’employeur, doit procéder à une enquête contradictoire afin de s’assurer que la rupture du contrat n’est pas une mesure discriminatoire, liée aux fonctions de représentation du salarié. Sa décision, d’autorisation ou de refus d’autorisation, peut faire l’objet d’un recours.
Recourir à une transaction. Lorsqu’il existe un différend entre le salarié et l’employeur, survenu lors de la procédure de licenciement, la transaction évite de faire appel au juge pour le trancher. La procédure ne peut être engagée qu’à compter de la date de réception de la lettre de licenciement par le salarié. La transaction aura pour objet de se mettre d’accord sur un compromis afin d’éviter le recours au juge, en faisant de part et d’autres des concessions. Ces concessions seront principalement d’ordre pécuniaire. Lorsque la transaction est conclue, il n’est plus possible, ni pour le salarié ni pour l’employeur, de saisir le juge du différend sur lequel il a ainsi été transigé.
• Quelles raisons peuvent être invoquées devant le conseil des prud’hommes pour faire annuler un licenciement pour motif économique ou personnel ?
Un salarié licencié peut toujours saisir le juge pour demander l’annulation du licenciement. Il peut invoquer des irrégularités dans le déroulement de la procédure, ou l’absence de cause réelle et sérieuse au licenciement ou de justifications d’ordre économique. Dans le premier cas, et si une irrégularité est avérée, l’employeur s’expose à dédommager le salarié du préjudice né de l’irrégularité de la procédure de licenciement. Dans le deuxième cas, en l’absence d’une cause au licenciement, le juge peut prononcer sa nullité, ce qui implique alors une réintégration du salarié dans l’établissement, outre la condamnation à verser des dommages-intérêts en réparation du préjudice causé.
• Est-il possible d’indemniser le salarié licencié ?
Le recours au conseil des prud’hommes peut être évité par le versement d’une indemnité de licenciement à laquelle le salarié peut prétendre. Dans le cas d’un licenciement pour motif économique, ce versement trouve son fondement dans la loi : le Code du travail prévoit qu’à compter d’un an d’ancienneté, un salarié licencié a le droit de percevoir une telle indemnité. La convention collective applicable au salarié déterminera le mode de calcul du montant de l’indemnité, selon son ancienneté dans la clinique. Le salaire à prendre en compte est le douzième de la rémunération des douze derniers mois qui précèdent le licenciement ou, si cela est plus avantageux pour le salarié, le tiers des trois derniers mois, les primes annuelles étant alors prises en compte au prorata temporis. Ces indemnités sont également dues au salarié dans le cadre d’un licenciement pour motif personnel, sauf en cas de faute grave.
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