Médecine sportive
Formation continue
ÉQUIDÉS
Auteur(s) : Sophie Paul-Jeanjean
Certains facteurs comme l’embonpoint sont corrélés à une augmentation des troubles métaboliques.
L’endurance est une discipline d’extérieur où des couples cheval-cavalier affrontent le chronomètre sur une distance prédéterminée selon le niveau de l’épreuve. Cette discipline est éprouvante pour l’organisme du cheval et peut aboutir à des troubles physiologiques graves. L’exercice physique nécessite la production d’énergie au niveau cellulaire. La source d’énergie immédiate et directement disponible pour la contraction musculaire est l’adénosine triphosphate. Or elle est présente en quantités limitées dans les cellules musculaires, ce qui ne permet la contraction des muscles que pendant une à deux secondes. Différentes voies métaboliques aboutissent à la production d’adénosine triphosphate. Elles différent par l’utilisation ou non de l’oxygène (métabolisme aérobie ou anaérobie) et par la production ou non d’acide lactique (métabolisme anaérobie lactique et alactique). Ces voies ne sont pas totalement dissociées et fonctionnent souvent en parallèle. Lors d’un exercice de longue durée, comme en endurance, après l’épuisement rapide des réserves de la voie anaérobie alactique, l’énergie est fournie par la glycolyse anaérobie (voie anaérobie lactique). Puis la production d’énergie se fait essentiellement par la voie aérobie.
L’importance relative de ces voies métaboliques peut être modifiée grâce à l’entraînement, qui a pour effet de développer au maximum la capacité aérobie (retarder le plus possible le seuil de fatigue), d’augmenter la capacité de l’organisme à tolérer des concentrations importantes en acide lactique et à en disposer.
Les substrats énergétiques nécessaires pour la régénération d’adénosine triphosphate sont de plusieurs types (glucides et lipides) et stockés dans l’organisme.
Les glucides sont surtout utilisés lors d’exercice intense et au début d’un effort prolongé. Les lipides, eux, sont plutôt sollicités lors d’efforts prolongés et d’intensité modérée, comme en endurance. L’entraînement peut modifier l’utilisation des différentes voies métaboliques et privilégier celle des acides gras chez le cheval d’endurance.
L’entraînement influence également la masse musculaire, la typologie des fibres musculaires et le métabolisme énergétique. En endurance, tout est orienté pour améliorer les capacités du métabolisme aérobie.
Lors de l’exercice, le cheval va produire de la chaleur issue du métabolisme cellulaire. Les mécanismes de thermorégulation (essentiellement la transpiration) du cheval d’endurance aboutissent à des pertes hydriques et électrolytiques parfois à l’origine de troubles métaboliques importants. La transpiration massive de l’animal peut aboutir à une déshydratation sévère. La sueur du cheval est hypertonique, contrairement à celle de l’homme et d’autres espèces. Les pertes en sodium ont des répercussions sur la perfusion des organes, car cet ion joue un rôle important dans l’homéostasie. Les pertes en potassium ont tout d’abord lieu dans le milieu extracellulaire, ce qui aboutit à de la faiblesse, une détérioration de la motilité intestinale, une paralysie flasque des muscles squelettiques et une hyperexcitabilité des nerfs longs. De plus, l’hypokaliémie entraîne une vasoconstriction au niveau musculaire responsable d’un défaut d’oxygénation qui favorise l’apparition d’une rhabdomyolyse. Le cheval d’endurance est davantage sujet à l’alcalose (métabolique et/ou respiratoire) en raison des mécanismes thermorégulateurs.
Lors des différents contrôles vétérinaires, les chevaux qui présentent une altération de l’état général peuvent être éliminés. Les deux motifs d’élimination aux vet gates sont les troubles locomoteurs et les troubles métaboliques. Parmi les causes de boiteries sont observées des affections ostéo-articulaires, des tendinopathies, des contusions du pied. Initialement, la fourbure et les myopathies d’effort peuvent se manifester par une boiterie. A la différence des troubles locomoteurs, les troubles métaboliques sont plus tardifs dans la course (déshydratation, épuisement, myopathies, flutter diaphragmatique, coliques, coup de chaleur et fourbure).
Des études menées en France sur des chevaux d’endurance de haut niveau montrent que certains facteurs individuels, dont l’état d’embonpoint, sont significativement liés à une augmentation des troubles métaboliques. En effet, comme le tissu adipeux présente une faible conductibilité thermique, il défavorise la dissipation de chaleur par la peau. Selon l’une de ces études, menée sur deux cent trente-neuf chevaux participant à des épreuves de haut niveau, l’état corporel apparaît lié à la performance. En effet, les chevaux éliminés semblent présenter une note d’état corporel plus élevée que les chevaux classés. Ces résultats justifient tout à fait l’intérêt de surveiller notamment l’état d’embonpoint des chevaux athlètes.
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