La Journée normande vétérinaire tire son succès de la pathologie alternée

Les Groupements techniques vétérinaires (GTV) normands se sont regroupés pour concocter un programme varié de conférences, alternant pathologie bovine et équine, lors de la dernière Journée normande vétérinaire, le 12 octobre dernier à Touques, près de Deauville (Calvados).

L’ensemble des grands appareils qui peuvent être à l’origine d’une urgence chez le cheval adulte ont été passés en revue par notre confrère Denis Dugardin qui, à chaque fois, a insisté sur la responsabilité du praticien. Ainsi, il est primordial de connaître la valeur pour laquelle le vétérinaire est assuré. Si celle de l’animal consulté est supérieure, il est capital de faire signer une décharge par le propriétaire ou le responsable. Devant un tribunal, les mentions de valeur en responsabilité civile professionnelle qui peuvent être inscrites en bas des ordonnances ne sont pas suffisantes.

Toujours chez le cheval, notre confrère Philippe Camuset a présenté l’utilisation de la coproscopie parasitaire dans la gestion des traitements strongylicides des effectifs équins. Selon lui, « la maîtrise des infestations par les traitements anthelminthiques est rarement raisonnée ». Le traitement des animaux fortement excréteurs (plus de 200 opg) permet de réduire le risque parasitaire, tout en préservant une population refuge de parasites, garante de la prévention d’apparition de résistances aux antiparasitaires.

L’isoflurane sera disponible pour l’anesthésie des bovins dans le cadre de la cascade

L’utilisation des anesthésiques chez les bovins a donné lieu à un rappel de l’application de la cascade. En ce qui concerne les veaux nouveau-nés, leurs particularités physiologiques sont à respecter autant que la législation, pour les anesthésies, mais suffisamment de molécules sont disponibles actuellement pour satisfaire ces deux exigences. L’obtention récente d’une autorisation de mise sur le marché de l’isoflurane⁽¹⁾, pour les équidés et les carnivores domestiques, rendra possible son utilisation chez les bovins dans le cadre de la cascade (le délai d’attente est alors de vingt-huit jours au minimum pour la viande bovine et de sept jours pour le lait, alors qu’il est de deux jours pour la viande dans l’espèce équine).

D’un point de vue technique, plusieurs protocoles d’anesthésie sont réalisables chez les bovins. Par exemple, l’anesthésie rachidienne lombosacrée est une technique loco-régionale particulièrement adaptée chez le veau pour les interventions sur les membres postérieurs ou la chirurgie abdominale. Arnaud Triomphe, praticien à Bayeux, a rappelé les règles de la télé-anesthésie, qui requiert trois compétences : médicale (anesthésie), officinale (détention de produit) et légale (port d’armes, car les fusils utilisés font partie des armes de 6^e catégorie).

La pancytopénie néonatale bovine touche les veaux de deux à quatre semaines

Comment gérer une coccidiose ? Cette question a trouvé sa réponse dans l’exposé de Vincent Legoupil. Cette affection reste l’une des principales parasitoses du jeune bovin en France. La coproscopie permet d’en confirmer le diagnostic. L’arsenal thérapeutique, varié, doit absolument être utilisé à bon escient, aussi bien en traitement curatif que préventif, pour permettre aux jeunes bovins d’acquérir une immunité satisfaisante. Jean-Francois Labbé, président de la commission “lait” de la SNGTV, a présenté les points essentiels d’une visite de traite à partir de la vidéo d’un cas clinique, une technique d’exposé inhabituelle et pourtant didactique.

La pancytopénie néonatale bovine a terminé la journée. Les praticiens peuvent identifier ce nouveau syndrome grâce à ses symptômes cliniques (hyperthermie et sueur de sang chez des veaux âgés de deux à quatre semaines, avec des pétéchies sur les muqueuses et parfois du sang dans les fèces). Il est ensuite primordial de faire remonter l’ensemble des informations concernant les cas rencontrés en clientèle à l’équipe de François Schelcher (professeur à l’ENVT) afin de faire avancer la recherche relative à l’étiologie de cette affection.

• (1) VetFlurane®, avec une AMM chez les chiens, les chats, les chevaux et les nouveaux animaux de compagnie.