Evidence-based medicine. Tour de France Hill’s-Santévet
Actualité
Auteur(s) : Valentine Chamard
La médecine fondée sur les preuves est, pour la seconde fois, au menu d’un tour de France organisé par Hill’s et Santévet, qui a fait étape à Paris le 21 octobre(1). Après un rappel de ce qu’est l’evidence-based medicine, notre confrère Jack-Yves Deschamps, maître de conférences à Oniris (Nantes), a pris pour exemple l’usage des corticoïdes en urgence lors de traumatismes neurologiques. « Ce sont les médicaments les plus utilisés dans ce contexte, a-t-il indiqué. Pourtant, leur usage repose-t-il sur des données scientifiques ? »
Le protocole classiquement utilisé, à base de méthylprednisolone à la dose de 30 mg/kg en induction, ne repose en réalité que sur un seul article, qui ne s’appuie pas sur des études randomisées et dans lequel l’auteur invente lui-même ce protocole. Or, une étude randomisée en double aveugle contre placebo, publiée dans The Lancet en 2004(2), menée sur dix mille adultes traumatisés crâniens, démontre que ce protocole augmente la mortalité (21 % des patients du groupe traité sont décédés dans les deux semaines, au lieu de 18 % dans le groupe placebo). Les patients traités aux corticoïdes présentent un risque 1,18 % plus élevé de mourir, par rapport aux non-traités, un taux qui ne dépend pas de l’intensité du traumatisme.
Depuis cette étude, il est interdit d’utiliser, en médecine humaine, le protocole à 30 mg/kg lors de traumatisme crânien. Selon les estimations, cinquante mille patients seraient décédés en vingt ans à cause de ce traitement.
« Face à de telles preuves, oserez-vous encore administrer des corticoïdes lors de traumatisme crânien ? », interroge notre confrère, qui précise que le traitement repose sur l’utilisation de mannitol, l’oxygénation, la fluidothérapie, la surélévation de la tête… et l’attente.
Le constat est identique pour les traumatismes médullaires. La littérature sur le sujet montre que les corticoïdes n’ont pas d’intérêt dans ce cas. Lors de hernie discale, seule la chirurgie autorise un bon pronostic. « Le pire effet secondaire des corticoïdes est de laisser croire au vétérinaire qu’ils ont une chance d’être efficaces, ce qui diffère l’intervention chirurgicale et donc assombrit le pronostic, en laissant une perte de sensibilité profonde s’installer. »
(1) Prochaines dates : le 4/11 à Obernai, le 15/11 à Lyon, le 16/11 à Dijon, le 22/11 à Aix-en Provence et le 23/11 à Nice.
(2) I. Roberts et coll. : « Effect of intravenous corticosteroids on death within 14 days in 10 008 adults with clinically significant head injury (MRC CRASH trial) : randomised placebo-controlled trial », The Lancet, 9/10/2004, vol. 364, pp. 1321-1328.
(3) L’espèce responsable de cas autochtones en France est Aedes albopictus. Source : Associated Press.
(4) kadjou@vet-alfort.fr, tél. : 01 43 96 71 24.
(5) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1420 du 8/10/2010 pp. 48-49.
• Sept postes pourvus. Le 26 octobre dernier, le deuxième tour du scrutin ordinal a vu l’élection de Jean-Pierre Cotard, Bruno Naquet et Marc Veilly au Conseil supérieur de l’Ordre. Quatre postes avaient déjà été pourvus lors du premier tour, le 14 septembre : Michel Baussier, Ghislaine Jançon, Michel Martin-Sisteron et Denis Avignon.
• Lâcher de moustiques OGM en Malaisie. 2 000 à 3 000 moustiques mâles de l’espèce Aedes aegypti(3), vecteur du virus de la dengue, seront prochainement lâchés en Malaisie, qui recense actuellement 37 000 cas et 117 décès dus à cette maladie cette année. Ces moustiques présentent la particularité d’avoir subi une modification génétique destinée à diminuer l’espérance de vie de leur descendance. L’objectif est à terme de réduire leur effectif. Si les scientifiques malaisiens se montrent optimistes après les premiers essais cliniques, l’efficacité de ce dispositif pilote reste toutefois inconnue, tout comme les conséquences possibles sur les écosystèmes.
• Certificat d’études supérieures. Pour des raisons de logistique et compte tenu du nombre de places disponibles (30 personnes maximum), les candidats au CES de pathologie aviaire, qui se tiendra du 2 au 27 mai 2011 à l’ENVA, sont priés de se rapprocher le plus rapidement possible du responsable pédagogique, Karim Adjou(4).
• Elevage fermier. Une erreur s’est glissée dans l’article de formation sur la maladie de Marek(5). L’élevage dont il est question n’était pas “bio” à proprement parler, mais était un élevage fermier qui utilisait une alimentation biologique et souhaitait, autant que possible, des soins de type biologique.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire