L’imagerie est une étape diagnostique incontournable chez les espèces exotiques - La Semaine Vétérinaire n° 1426 du 19/11/2010
La Semaine Vétérinaire n° 1426 du 19/11/2010

Radiographie et échographie

Formation continue

FAUNE SAUVAGE ET NAC

Auteur(s) : Pascaline Pey

Fonctions : résidente de l’European College of Veterinary Diagnostic Imaging (ECVDI) à Gand (Belgique).

Le principal écueil est d’obtenir le maximum de détails pour ces animaux de petit gabarit, par ailleurs difficilement manipulables.

L’imagerie médicale pour les nouveaux animaux de compagnie (NAC) est en pleine expansion chez les vétérinaires spécialisés dans ces espèces. Pourtant, elle reste peu utilisée par les généralistes, en dépit de l’augmentation de cette clientèle. Il s’agit pourtant d’une étape incontournable du diagnostic des maladies qui affectent les animaux de compagnie, y compris les petits mammifères, les oiseaux et les reptiles.

Comme pour toute procédure d’imagerie médicale, il est important de réaliser l’examen dans les meilleures conditions possibles. Cela est particulièrement vrai chez les NAC qui sont des animaux stressés et difficilement manipulables. La connaissance des bases de la contention de ces espèces est impérative afin de ne blesser ni l’animal ni le manipulateur. L’anesthésie générale (de préférence gazeuse, avec de l’isoflurane) est une alternative confortable.

Milliampérage élevé et temps d’exposition court sont requis

Le générateur de rayons X doit être capable de produire une exposition de 5 à 7,5 milliampères par seconde (mAs) et de 40 à 100 kilovolts (kV), car les os des NAC sont bien moins radio-opaques que ceux des chiens et des chats. Pour améliorer la visualisation des détails, il est impératif de choisir un milliampérage d’au moins 300 mA. Pour réduire les artefacts liés au flou cinétique (mouvement volontaire ou non de l’animal), il est nécessaire de pouvoir diminuer le temps d’exposition (1/60e de seconde ou encore plus rapide).

La plupart des tubes radiographiques disponibles à l’heure actuelle sur le marché vétérinaire possèdent un petit et un grand focus. Il convient de sélectionner le petit, afin d’obtenir une meilleure résolution de l’image, donc une visualisation accrue des détails. L’inconvénient majeur de l’utilisation du petit focus est la diminution de la capacité à utiliser un milliampérage bas, par rapport au grand focus. En conséquence, et pour compenser ce haut milliampérage, il faut augmenter le temps d’exposition (donc le risque de flou cinétique). Le second défaut majeur lié à l’emploi du petit focus est le dommage occasionné par la production de rayons X (il émet plus de rayons, ce qui entraîne un échauffement du tube).

Il est également préférable de pouvoir ajuster la distance tube-animal, donc la distance focus-film radiographique. Elle doit se situer entre 97 et 102 cm.

Pour des animaux particulièrement petits, il est possible de recourir à la technique d’agrandissement directe. Il suffit d’accroître la distance animal-film : la taille de la structure radiographiée sera augmentée au détriment de la finesse et de la précision de l’image.

Les tubes dentaires et le numérique donnent de bons résultats

Pour des radiographies abdominales, thoraciques ou du squelette, une association écran-film rapide à haute définition est à utiliser, ainsi que des cassettes fines. La cassette doit être placée sur la table. Il n’est pas nécessaire d’employer une grille.

Pour des radiographies des dents, la résolution de l’image peut être améliorée avec des films sans filtre, comme les films dentaires ou de mammographie. La résolution est améliorée en l’absence de phosphore, qui floute naturellement les bords des structures. Le film est directement exposé aux rayons X. Malheureusement, cette technique requiert une exposition plus longue, puisque le film est très sensible à la lumière ambiante.

Les tubes radiographiques dentaires sont plus faciles à manipuler, mais les systèmes de radiographie numérique montrent des résultats prometteurs en matière de qualité d’image.

Les procédures spéciales de contraste peuvent être entreprises

Les techniques d’imagerie avec contraste peuvent apporter d’excellentes informations quant aux détails anatomiques. En revanche, l’étude fonctionnelle doit être interprétée avec précaution en raison de l’influence de l’anesthésie ou de la sédation. L’administration de produit de contraste peut être entreprise grâce à un cathéter sans mandrin, un tube de gavage, une sonde urinaire ou œsophagienne, selon la taille de l’animal. Le volume recommandé pour une technique de contraste positive (en opposition à double contraste) est de 2 ml d’agent de contraste pour 100 g de poids corporel. Une solution de sulfate de baryum ou d’iode (transit plus rapide) peut être utilisée à cette fin.

Chez les espèces qui possèdent un tube digestif “simple” (souris, rat, furet), des études gastro-intestinales à double contraste peuvent être effectuées. L’agent de contraste est tout d’abord administré au quart ou à la moitié de la dose prévue pour une étude positive. Puis l’estomac est gonflé avec l’air ambiant. Le volume de gaz administré est de 100 à 200 % le volume de contraste prévu pour une étude positive. Une distension gastrique complète est désirée. Si le gaz persiste après l’examen, il est vivement conseillé de l’évacuer par la sonde œsophagienne.

Les marquages coliques sont également possibles. Il convient cependant de rester prudent en raison du risque de perforation de la muqueuse colique. Un cathéter sans mandrin est généralement suffisant. La dose de sulfate de baryum n’a jamais été réellement précisée.

Le tractus urinaire peut également faire l’objet d’un examen radiographique de contraste. Des produits de contraste contenant 37 % d’iode sont acceptables, ainsi que des cathéters de petite taille et sans mandrin.

Le cæcum des herbivores rend difficile l’échographie abdominale

L’échographie permet de différencier les liquides des tissus dans des petites zones du corps. Cet examen est une modalité dynamique et le doppler est particulièrement utile dans l’évaluation cardiaque et celle de la circulation sanguine. La diffusion des ondes ultrasonores est bloquée par le gaz. Par conséquent, la taille du cæcum des herbivores rend difficile l’échographie abdominale chez les lapins, cobayes et chinchillas. Pour la plupart des NAC, une sonde de haute fréquence, avec un encombrement de moins de 2 cm, est requise (sondes curvilignes de 3,5 à 20 MHz, et une linéaire).

Les indications de l’échographie abdominale restent nombreuses, notamment les causes d’anorexie (tricho-bézoards, iléus paralytique, adénocarcinome utérin, kyste ovarien, obstruction vésicale, etc.).

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