Des temps de transport excessivement longs associés à un contournement des contrôles

La durée des transports de chevaux est longue comparée aux autres espèces animales », a constaté Willy Baltussen (Pays-Bas), qui a présenté les résultats – à interpréter néanmoins avec précaution – de Traces. Le nombre total de chevaux transportés au sein de l’Union européenne semble stable (environ 135 000). « Les principaux flux de chevaux en Europe proviennent d’Espagne, de Pologne, de Roumanie, a précisé Willy Baltussen. Ils sont en majorité acheminés vers l’Italie. » Ce pays totalise en effet 50 % de la consommation de viande chevaline (25 % en France). « Une quantité importante de viande importée en Italie provient aussi d’Argentine, alors que celle qui vient du Brésil va majoritairement vers la France et la Belgique. »

Normalement, l’abattage des chevaux nécessite des structures adaptées, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas sur le terrain. Certaines conditions d’abattage sont déplorables. « De plus en plus de chevaux sont abattus en Espagne en raison d’une plus grande capacité. » En outre, beaucoup y sont transportés sans être en conformité avec la réglementation. « Des profits élevés sont réalisés lorsque les règles ne sont pas respectées », déplore Willy Baltussen.

Des déviations par rapport aux trajets suivis pas les camions

Quand les chiffres semblent révéler une diminution des transports longs, cette tendance est souvent factice. En effet, certains chevaux ont déjà voyagé depuis les pays de l’Est avant que le temps de leur transport soit pris en compte (en provenance de Biélorussie ou de Russie, par exemple). Il apparaît ainsi impossible de suivre le cheval de l’origine jusqu’à l’abattage.

En outre, certains transporteurs contournent les frontières, empruntant d’autres itinéraires pour éviter que leur temps de transport ne soit relevé. « En Autriche, nous avions établi plusieurs points de contrôle, a témoigné Alexander Rabitsch (vétérinaire inspecteur). Mais leur mise en place a provoqué des déviations quant aux trajets suivis pas les camions, qui ont contourné les contrôles par la Hongrie et la Slovénie, augmentant ainsi encore plus le temps de transport et la distance… » Seul un système de sanction commun, à un niveau européen, peut avoir un effet sur de tels abus. Il faut aussi une harmonisation et une communication entre les Etats membres.