Les vétonautes ne savent pas ce qu’est Vet2011 ou n’en voient pas l’intérêt dans leur quotidien

Le 24 janvier prochain s’ouvrira officiellement l’année mondiale vétérinaire. Environ huit cents invités, triés sur le volet, sont attendus au château de Versailles, dans lequel Louis XV signa un arrêt royal désignant Claude Bourgelat comme « Directeur et Inspecteur général de l’Ecole vétérinaire de Lyon et de toutes les Ecoles vétérinaires établies et à établir dans le royaume  ». Claude Bourgelat crée en 1761 la première école vétérinaire, à Lyon, puis celle d’Alfort en 1764. Il invente alors le métier de vétérinaire, il y a deux cent cinquante ans.

Un comité d’animation et de coordination (www.vet2011.org) a décidé de fêter cet anniversaire dans le monde entier. Cette célébration doit, en principe, être relayée par près de sept cents correspondants dans plus de cent pays. « Notre objectif est qu’un événement ait lieu dans au moins soixante pays au cours de l’année à venir », expliquait récemment Jean-François Chary, président de ce comité. L’idée est de promouvoir la profession auprès du grand public et des pouvoirs publics, en rappelant que les vétérinaires sont aussi des acteurs à part entière de la santé publique, eu égard à leur rôle dans la lutte contre les zoonoses, l’alimentation, la recherche ou l’environnement. Le slogan de l’événement résume ce concept : « Vet for health, vet for food, vet for the planet. » La communication autour de cette manifestation semble néanmoins insuffisante, ou inefficace, puisque la moitié des vétonautes sondés sur WK-Vet disent ne pas savoir ce qu’est Vet2011. Ce n’est plus le cas, désormais, pour ceux d’entre eux qui lisent ces lignes.

Restent 38 % de votants qui ne voient pas l’intérêt de Vet2011 dans leur travail quotidien. Certes, personne n’a jamais supposé que cette initiative garnirait les salles d’attente. Toutefois, il est légitime de se demander quelles seront les retombées concrètes d’un événement qui semble bien lointain (et bien mondain) vu d’une salle de consultation ou d’une exploitation. La dernière newsletter diffusée par l’organisation se demande : « Vet2011, avec qui ? » Elle évoque les partenaires institutionnels (Organisation mondiale de la santé animale, Ordre, syndicats, etc.), les partenaires commerciaux (laboratoires, etc.), jamais les praticiens.

Pour le moment, l’heure est davantage au clinquant qu’à la valorisation d’une profession. Madame Toulemonde aura-t-elle au moins vent de cette année mondiale Nous ne pouvons que l’espérer. Les vétonautes souhaitent du concret pour revaloriser l’image du vétérinaire, qui selon eux est mauvaise. Un précédent sondage de WK-Vet⁽¹⁾ montrait que trois praticiens sur quatre salueraient le lancement d’une campagne de communication institutionnelle afin de promouvoir la profession. Hélas, elle n’est pas à l’ordre du jour.

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1416 du 10/9/2010, page 10.