Poursuivre la vaccination contre la fièvre catarrhale ovine est une priorité

En matière de lutte contre la fièvre catarrhale ovine, « la vaccination est beaucoup plus efficace que la lutte antivectorielle », a expliqué Stephan Zientara lors de la conférence de presse organisée par Merial le 21 janvier dernier, en préambule à la présentation du vaccin bivalent BTVPur® AlSap 1-8. En effet, l’évolution de cette virose vectorielle, depuis son arrivée en Europe du Nord durant l’été 2006, montre que les taux supérieurs à 80 % d’animaux vaccinés ont largement contribué à la chute vertigineuse du nombre de sujets infectés. En 2010, aucun cas officiel de sérotype 8 n’a été déclaré en Europe. Le sérotype 1 reste présent en Espagne, au Portugal, en Italie et en France (un seul cas détecté chez un mouton sentinelle). La situation en Italie est un peu plus variée, car plusieurs sérotypes (1, 2, 4, 6, 9 et 16) ont été mis en évidence chez des animaux sentinelles, donc avec un faible niveau de circulation. Le BTV4 est réapparu en Espagne, et le sérotype 16 est également présent en Turquie, en Grèce et à Chypre.

Une circulation virale à bas bruit est fort probable

En France, comme ailleurs en Europe, des résultats non négatifs ont été obtenus avec des RT-PCR. Ils n’ont pas permis un isolement du virus. Deux hypothèses peuvent expliquer ces résultats. La première – la plus probable – est une circulation virale à bas bruit. La deuxième, moins envisageable, évoque la détection d’un génome d’origine vaccinale, même de vaccins inactivés. Cette hypothèse n’est pas totalement exclue. Toutefois, pour la valider, il faudrait une charge virale vaccinale élevée, ou que le test soit effectué dans un bref laps de temps après la vaccination.

La poursuite de la campagne vaccinale représente des enjeux multiples (sanitaires, économiques, commerciaux) pour les éleveurs. Les estimations indiquent qu’à moins de 60 % de couverture, une résurgence est possible compte tenu d’une circulation virale à bas bruit. Dans ce cas, un retour à une vaccination obligatoire locale, en anneau autour des foyers ou globale, ne serait pas exclu.

En outre, le passage d’une vaccination obligatoire à une vaccination volontaire fait craindre une chute de la couverture, attendue entre 10 et 40 % cette année en Allemagne, aux Pays-Bas, voire en France. L’enjeu consiste à motiver les éleveurs afin de continuer à lutter contre la maladie. C’est dans ce cadre que les vaccins bivalents prennent toute leur dimension.

Effectuer une seule injection pour les deux sérotypes revêt un intérêt évident : cela génère moins de stress pour les animaux et de réactions locales, par rapport à l’emploi de deux vaccins monovalents (la dose d’adjuvant est diminuée par deux). Ces réactions sont modérées après la deuxième injection, et régressent au cours des jours qui suivent. Une lésion résiduelle, inférieure à 1 cm, est parfois notée. Merial précise que son vaccin bivalent peut être utilisé en rappel, quel que soit le vaccin BTV1 ou BTV8 utilisé précédemment. Du côté des tarifs, la dose de vaccin bivalent équivaut à la somme du coût des deux vaccins monovalents correspondants.