EN COUPLE À LA CLINIQUE COMME À LA VILLE

Anne et Jean-Pierre Lebreton « Avant, nous opérions après le dîner… »

A elle, la canine. A lui, la rurale. Vingt ans après leur rencontre sur les bancs de l’école de Nantes, Anne et Jean-Pierre Lebreton ont trouvé leur rythme. Installé à Nozay (Loire-Atlantique), le duo a fondé une famille, créé l’unique cabinet vétérinaire de la ville en 1998 et s’est associé à un jeune couple de vétérinaires il y a cinq ans. « Cette solution a permis de diluer les responsabilités. Exercer le même métier est parfois difficile », déclarent-ils en reconnaissant que ni l’un ni l’autre n’aurait monté seul ce cabinet.

Anne, formée à la radioprotection, pilote l’échographe et la radiologie. Jean-Pierre, plutôt attiré par les chiffres, s’occupe de la comptabilité et de la gestion des médicaments. « Il ne m’a jamais refusé un investissement. On ne se dispute jamais sur le plan technique. Aujourd’hui, nous prenons même le temps d’aller au théâtre, et nous nous accordons huit semaines de congés par an », ajoute Anne Lebreton. Son mari, membre du conseil municipal et vice-président de la communauté de commune, goûte désormais à la politique locale.

Avec 65 % de rurale et 35 % de canine, le cabinet a trouvé sa voie. Est-ce pour autant la vie en rose ? A quarante-huit et quarante-six ans, il n’est pas certain que le couple renouvellerait l’expérience. Avant d’en arriver là, les deux vétérinaires ont “galéré”: « Dès le départ, nous avons souhaité nous installer ensemble. Or, trouver deux postes de vétérinaire au même endroit était difficile. » Si les contraintes et les embûches de la vie professionnelle (association ratée, horaires à rallonge, absence de vacances, gardes omniprésentes, etc.) ne les ont pas fragilisés, ils ne souhaitent pas revivre cette époque. « Nous étions rarement ensemble », se rappelle Anne. Un moment installé à domicile, le couple réalise même les opérations après le dîner. « Certaines soirées, nous n’aurions pas dû parler métier. Maintenant, les enfants comprennent, mais ils ont vécu nos sautes d’humeur… », avoue Jean-Pierre. Le rachat d’un ancien cabinet de radiologie de 200 m² en 1998 constituera un véritable bol d’air. L’association avec un couple de confrères a permis de dégager du temps. « On ne se fâche jamais, sauf en cuisine ! », avouent-ils en cœur.