La taille des logettes et l’état de la litière influent sur la production de lait

Le confort des vaches laitières conduites en stabulation libre a des conséquences sur la production de lait. Celle-ci est liée à la propreté des animaux, à leur posture et à l’existence ou non de lésions des membres. Une étude⁽¹⁾, menée de mars à septembre 2007 dans des exploitations laitières à l’est et à l’ouest des Etats-Unis, s’est intéressée à deux cent quatre-vingt-dix-sept fermes et environ vingt-cinq mille animaux. L’aspect des bovins et l’utilisation des logettes sont essentiellement étudiés en début de lactation, car c’est à ce moment que les problèmes métaboliques et les boiteries sont prépondérants. Une seule visite par élevage est effectuée. L’ambiance de la stabulation (température, nombre d’animaux, caractéristiques du sol et des logettes) est évaluée.

Plusieurs paramètres sont notés chez les bovins, deux heures après la première traite et deux heures avant la deuxième, afin de limiter les effets de la traite et de l’alimentation. La propreté de l’animal est évaluée en trois points, selon le score de Cook (^{voir schéma}). La note 1 est attribuée à un animal propre et la note 2 à un sujet assez sale. Un individu très sale obtient la note 3 (qui correspond aux scores 3 et 4 dans la classification de Cook). Les blessures au jarret sont notées selon le score de la Cornell University : 1 en absence de dépilations et d’œdème du jarret, 2 lorsqu’il y a des dépilations mais pas d’œdème, 3 quand des dépilations, de l’œdème et des lésions sont visibles.

La proportion de vaches couchées diminue si la durée d’utilisation de la litière augmente

Trois catégories de vaches sont ainsi définies : celles qui entrent seulement l’avant-main dans la logette (dite vaches perchées), celles qui y pénètrent complètement et restent debout, et celles qui s’y couchent. Parmi les vingt-cinq mille trois cent cinquante-huit vaches observées, 49 % sont propres (note 1) et 10 % très sales (note 3). 77 % des vaches ne présentent pas de blessures ou de lésions aux jarrets. 3 % sont notées 3 (sévèrement blessées). Les blessures sont moins nombreuses quand le sol de la stabulation est en terre et quand du sable est utilisé comme litière. L’étude de la posture dans les logettes de vingt-deux mille six vaches montre que 9 % entrent uniquement l’avant-main dans la logette, 10 % y pénètrent entièrement et restent debout et 43 % se couchent. 9 % des vaches perchées bénéficient d’une litière, et moins de 7 % n’ont pas de litière. La proportion d’animaux qui n’entrent pas complètement dans la logette augmente avec la température et avec le temps écoulé depuis la dernière prise alimentaire. En revanche, elle diminue quand les logettes sont courtes et/ou étroites, et si la litière est peu épaisse. 8,1 % des vaches étaient debout au printemps tandis que 13,6 % l’étaient en été. La proportion de vaches couchées diminue si la durée de vie de la litière augmente, ainsi qu’en été (36,7 % versus 44 % au printemps), sans doute pour éviter le contact avec le sol tiède. Elles se couchent moins dans le fumier, davantage quand la litière est récente et bien fournie. La présence de barrière en bois à l’avant de la logette inhibe le couchage, probablement parce que les bovins sont gênés dans leurs mouvements. 50 % des vaches sont couchées lorsque la litière est constituée de sable, et 40 % sur la paille, le fumier ou la sciure.

Une litière constituée de sable réduit les blessures et les lésions des jarrets

Le lien entre la caudectomie et la propreté de la mamelle n’a pas été mis en évidence, car une plus grande proportion de vaches très sales a été trouvée dans les élevages où cette pratique est mise en œuvre (8,8 % versus 5,7 %). Il apparaît également que les meilleures litières sont à base de sable et de paille, les moins bonnes à base de fumier. Une bonne litière et des logettes de dimensions adaptées réduisent les lésions.

Des différences entre l’est et l’ouest du pays sont apparues. Les vaches de l’est du pays sont proportionnellement plus sales que celles de l’ouest (5,2 % de vaches notées 3 versus 9,7 %). Cela peut s’expliquer par des variations environnementales qui n’ont pas été incluses dans l’étude. Les évaluateurs rapportent la difficulté de noter les lésions du jarret en une seule visite, ce qui peut constituer un biais dans l’étude. Tous ces résultats sont fortement dépendants de la conduite d’élevage. Ces constats coïncident avec les résultats d’études précédentes. Ils pourront être à l’origine de recommandations pour augmenter le confort des vaches laitières.

• (1) J.E. Lombard, C.B. Tucker, M.A.G. von Keyserlingk, C.A. Kopral, D.M.Weary : « Associations between cow hygiene, hock injuries, and free stall usage on US dairy farms », J. Dairy Sci, octobre 2010, vol. 93, pp. 4668-4676.