Entre nous
QU’EN PENSEZ-VOUS ?
Auteur(s) : Stéphanie Padiolleau
« Toute personne majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, infligeant une souffrance physique ou psychique grave et incurable qui ne peut être apaisée ou qu’elle juge insupportable, peut demander à bénéficier d’une assistance médicalisée permettant par un acte délibéré une mort rapide et sans douleur. » Voici ce que dit l’article 1 de la proposition de loi relative à l’aide active à mourir. Celle-ci a été rejetée par les sénateurs, après avoir été adoptée à vingt-cinq voix contre dix-neuf par la commission des affaires sociales de la chambre haute du Parlement. 19 % des vétonautes se prononcent contre une légalisation de l’euthanasie humaine, rejoignant ainsi la décision du Sénat. Pour certains, la loi dite Leonetti qui légalise les “Lata”, c’est-à-dire les limitations et les arrêts de traitements actifs, semble suffisante. En rendant illicite l’acharnement thérapeutique tout en insistant sur les soins palliatifs, elle règle en effet une partie du problème.
La question de l’éthique prend alors toute sa dimension. Quelle attitude est la meilleure ? Aider quelqu’un à mourir pour le libérer de souffrances intolérables ou l’aider à survivre le plus longtemps possible, même quand la médecine est impuissante ? A chacun de trouver sa réponse. L’Ordre des médecins souligne un autre point tout aussi éthique : celui de la responsabilité du praticien. Le soignant se retrouverait en position de donner la mort. Pratiquer une euthanasie n’est pas un acte banal. Tous les confrères le reconnaissent. La conscience de celui qui pratique l’euthanasie est à prendre en compte, au même titre que la dignité de celui qui ne souhaite plus continuer à vivre.
Légiférer sur ce sujet apparaît comme un véritable casse-tête et continue de diviser. Près de 80 % des vétonautes sont en faveur d’une mort active légalisée, surtout si cet acte est rigoureusement encadré afin de limiter les abus. La difficulté de mettre en place des garde-fous efficaces est une des causes du rejet de la proposition de loi. Les limites d’application et la protection des malades semblaient justement insuffisantes. 11 % des votants craignent effectivement de voir ouvrir la porte aux excès et se développer un commerce de la mort par appât du gain, pour l’héritage, ou comme une solution de facilité pour se débarrasser de liens familiaux encombrants. Certaines situations, plus ou moins bien tolérées par le malade selon la conscience qu’il en a, deviennent parfois une charge impossible à gérer pour son entourage. Les cas de décès d’enfants handicapés, par accident non évité ou par acte délibéré d’un membre de la famille dépassé par la situation, ne sont pas rares. De même que les personnes qui souffrent sans espoir de soulagement. L’affaire Humbert en est un exemple.
Laissons faire les médecins dans leur secret médical
A quand la grand-mère euthanasiée pour l’héritage avant les vacances ? Laissons faire les médecins dans leur secret médical et, surtout, ne les poursuivons pas s’ils pratiquent l’euthanasie dignement. Cela peut paraître hypocrite mais, en réalité, cela laisse toute sa responsabilité à l’homme de l’art (le médecin) au lieu de la céder au législateur.
Yannick MartinLa décision s’imposera économiquement
J’ai bien peur que la décision finisse par s’imposer via des justifications économiques. La génération qui arrive a déjà exprimé dans plusieurs sondages sa réticence à cotiser pour assurer une retraite aux personnes âgées de demain, dont je fais partie. Renan Luce a été le premier à le chanter, mais les esprits s’y préparent…
Gilles ChaveUne insoluble équation
Quand un propriétaire me demande sous quelles conditions j’envisagerais d’abréger les souffrances de son animal, je lui réponds qu’à mon sens, trois critères objectifs sont à considérer : l’alimentation de manière spontanée, la prise de plaisir dans les contacts avec son maître ou ses congénères et la propreté, c’est-à-dire la capacité de se déplacer pour faire ses besoins et effectuer seul sa toilette. Il est éminemment difficile de transposer cela à l’homme, tant l’affect, ainsi qu’une médicalisation sans cesse plus poussée, rendent les décisions extrêmement dépendantes de son propre rapport à la mort et à l’euthanasie. Le plus compliqué reste de résoudre l’insoluble équation entre la douleur de ceux qui restent face au soulagement de celui qui part.
Franck JaminNouveau : Découvrez le premier module
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