A Lyon, deux éléphants du parc zoologique de la Tête d’or sont porteurs de la tuberculose - La Semaine Vétérinaire n° 1439 du 25/02/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1439 du 25/02/2011

Santé publique. Maladie contagieuse

Actualité

Auteur(s) : Lorenza Richard

Des tests de dépistage de la tuberculose se sont révélés positifs chez les éléphants du zoo du parc de la Tête d’or à Lyon (Rhône). L’infection a été découverte dans le cadre d’un suivi sanitaire non obligatoire, concerté au sein de l’Association européenne des vétérinaires de zoos et de faune sauvage (EAZWV). Sur ses recommandations, trois tests sont conjointement utilisés chez les pachydermes : l’Elisa Lelystadt (MPB70, Avium/Para et Bovis) ainsi que deux tests rapides, l’Elephant Rapid-Test (ERT ou Elephant TB Stat-Pak® Assay) et le Dual Path Platform (DPP®) développés par Chembio. Seules Népal et Baby (quarante et un ans), deux éléphantes propriété du cirque Pinder, ont été dépistées. Java, la doyenne européenne âgée de soixante-six ans, ne s’est pas présentée au mur d’entraînement médical, qui permet notamment la prise de sang sur l’oreille en toute sécurité. Une tranquillisation, risquée à son âge, serait nécessaire afin de connaître son statut. Les tests Elisa sont négatifs, mais les réponses aux autres tests sont positives ou douteuses. Selon David Gomis, vétérinaire et directeur du parc, « même en l’absence de tests sérologiques validés pour le dépistage des animaux exotiques en France, nous nous obligeons toujours à inclure leur interprétation dans le contexte clinique et historique des animaux ».

La réglementation générale est appliquée au cas par cas pour les animaux exotiques

Ici, les éléphantes sont en situation de non reproduction, et aucun transport n’a eu lieu. Les faibles réponses aux tests traduisent plutôt une infection ancienne. Les animaux, qui ne présentent aucun symptôme clinique de la maladie, seraient porteurs, mais non excréteurs. Toutefois, André Klein, directeur départemental adjoint de la protection des populations du Rhône (DDPP 69) souligne que « des mesures ont été immédiatement mises en œuvre pour protéger la santépublique.Un périmètre de sécurité est délimité autour de l’enclos. Les allées qui y mènent sont fermées afin de soustraire les éléphantes au contact des visiteurs ». De son côté, la médecine du travail a pris en charge leurs soigneurs.

« En l’absence de textes réglementaires relatifs aux animaux de zoos, les articles du Code rural qui concernent les maladies contagieuses sont extrapolés », précise David Gomis. Dans ce cas particulier, les pachydermes seront soit euthanasiés, soit repris par le cirque Pinder, à la condition de ne plus être présentés au public et d’obtenir une autorisation de transport validée par la DDPP. Le traitement n’est pas envisageable. La décision finale sera prise d’ici à trois mois, et sera appliquée de la même façon à l’éléphante Java.

L’évolution du diagnostic permettra le dépistage des espèces en captivité

L’épidémiologie est inconnue : les éléphants ont pu contracter la maladie (M. tuberculosis ou M. bovis) dans leur pays d’origine, dans le cirque ou au parc zoologique. En Inde, la proximité de l’homme augmente la prévalence de l’infection chez cette espèce, ce qui n’exclut pas une contamination d’origine humaine. En 2004, un éléphant d’Afrique atteint de M. tuberculosis au parc de Peaugres (Ardèche) a été euthanasié. La prévalence de 12 % estimée chez les éléphants d’Asie captifs aux Etats-Unis laisse penser qu’il peut en être de même en Europe.

Les infections des otaries et des félins en 1992 et des tapirs malais en 2005 par M. pinnipedii au parc zoologique de Mulhouse (Alsace) prouvent que la tuberculose est à prendre au sérieux. Actuellement, à Lyon, seuls les primates sont systématiquement testés par intradermo-réaction lors des transports. Selon David Gomis, « la mise au point de nouvelles méthodes de diagnostic permet de commencer à bien dépister les populations exotiques. Cette évolution devrait clarifier la situation de nombreuses espèces dans les années à venir afin, souhaitons-le, d’établir des critères pour décider de la conduite à tenir ».

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