Virus influenza
Formation continue
FILIÈRES
Auteur(s) : Nathalie Devos
L’impact sur la reproduction affecte essentiellement les reproducteurs en insémination.
Un cas clinique d’épisode grippal dû au virus A/H1N1 pandémique, survenu en janvier 2010 dans un cheptel de truies, a été présenté lors du dernier congrès de l’Association française de médecine vétérinaire porcine (AFMVP)(1). Les truies, sérologiquement contrôlées avant l’épisode avéré de la maladie, étaient naïves vis-à-vis de l’influenza. L’élevage, créé en 2008, est une maternité collective de mille truies, située dans une zone de faible densité porcine en Loire-Atlantique. Il est conduit en vingt bandes de quarante-cinq truies et les porcelets sont sevrés à vingt et un jours.
Le niveau de technicité est performant : les mesures de biosécurité sont satisfaisantes et les données de gestion technique du troupeau de truies (GTTT) du deuxième semestre 2009 font état d’une moyenne de 31,6 porcelets sevrés par truie productive et par an.
Au moment de l’épisode grippal, apparu en fin de semaine, l’ensemble des truies ensaillie (bande 10) et celles en attente de mise bas (bande 14) présentent une forte fièvre (entre 40° et 41°C). Quelques toux quinteuses sont notées dans les salles de nursery. L’éleveur décide donc de faire appel à son vétérinaire. Des injections d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont alors effectuées au cours du week-end.
Le lundi matin, un écouvillonnage nasal est pratiqué sur trois truies qui présentent une température de 41 °C. La polymerase chain reaction (PCR), réalisée en mélange, se révèle positive vis-à-vis du gène M du virus influenza. Le diagnostic de grippe est ainsi établi. Il sera confirmé trois semaines et cinq semaines plus tard sur des sérums grâce au test d’inhibition de l’hémagglutination (IHA), avec une positivité unique vis-à-vis de la souche pandémique H1N1 A/Sw/Ploufragan/0070/05 (titre de 20 à 320) ou via la technique Elisa.
Le lundi matin, la fièvre s’est généralisée à l’ensemble des animaux. Tous (cheptels reproducteurs et porcelets) reçoivent donc un AINS (paracétamol, à la posologie de 30 mg/kg/jour) dans l’eau de boisson, tous les jours pendant le reste de la semaine.
Durant cette période, les truies qui présentent toujours de la fièvre (principalement celles de la bande en mise bas), continuent à recevoir des injections supplémentaires d’AINS. Les auteurs précisent qu’une antibiothérapie par voie injectable est administrée aux reproductrices en mise bas les plus gravement affectées. Concernant les deux bandes (B10 et B14) qui ont manifesté les premières les signes cliniques, des particularités sont observées. Dans la bande 10, l’épisode grippal a provoqué vingt et un retours en chaleur. Par ailleurs, cent quatorze jours plus tard, une baisse des performances en prolificité est notée (moins de onze nés totaux par portée). Dans la bande 14, tout au long des mises bas, plusieurs lots de mort-nés (un fait inhabituel dans cet élevage) sont dénombrés (voir tableau 1). Certaines femelles présentent une apathie et une dyspnée profonde. D’autres sont anorexiques. Sur la bande suivante (B15), un score anormal de mort-nés sera également relevé.
Toutefois, au cours de cet épisode grippal, il n’est répertorié aucun avortement, aucune mortalité de truie et aucun porcelet “trembleur”.
Du point de vue économique, l’impact de cet épisode grippal est loin d’être négligeable : le coût est estimé à plus de 14 500nbsp;euro; (voir tableau 2). En outre, les auteurs soulignent des contraintes de conduite d’élevage pour les bandes suivantes : trois bandes de truies ont subi une réorganisation, avec des sevrages précoces dont les conséquences n’ont pu être mesurées.
La grippe porcine ne doit pas être banalisée, rappellent en conclusion les auteurs. Les manifestations cliniques peuvent effectivement s’accompagner de lourdes conséquences dans un troupeau naïf.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire