Huit vétonautes sur dix ne souhaitent pas la création d’une cinquième école vétérinaire - La Semaine Vétérinaire n° 1442 du 18/03/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1442 du 18/03/2011

Entre nous

QU’EN PENSEZ-VOUS ?

Auteur(s) : Nicolas Fontenelle

Si les sénateurs de la Moselle avaient destiné leur lettre réclamant la création d’une cinquième école vétérinaire à la profession, ils auraient reçu une fin de non-recevoir féroce. Non, les vétonautes ne veulent pas d’une cinquième école. Ils sont 78 % à s’y opposer. Les raisons, de bon sens, ne manquent pas : « Il n’y a déjà pas assez de financements pour les quatre premières », « ce serait trop coûteux et sans aucune valeur ajoutée à l’enseignement vétérinaire en France », « il y a suffisamment de vétérinaires en exercice, pourquoi paupériser encore un peu plus la profession ? », « quatre écoles suffisent, préférons la mutualisation des moyens… »

Hélas, la lettre des sénateurs était adressée au ministre de l’Agriculture et à celui de l’Enseignement et de la Recherche. Ces derniers prendront-ils l’avis de la profession ? On ne peut que l’espérer. Sur un ton comminatoire, les élus mosellans appellent les ministres « à prendre, dès aujourd’hui, le décret de création de cette école, afin que la rentrée universitaire puisse avoir lieu dès octobre 2011 ». Selon eux, cela « répondrait tout d’abord aux promesses du président de la République d’installer à Metz mille cinq cents emplois publics », mais pallierait aussi les « carences relevées en septembre dernier par le rapport du Conseil général de l’agriculture, de l’alimentation et des espaces ruraux (CGAAER) dans la formation initiale des vétérinaires pour un exercice professionnel dévolu aux espaces ruraux ».

Ainsi, le manque de vétérinaires ruraux et le peu d’appétence des plus jeunes pour la pratique rurale justifieraient la création d’une école spécifique ? Pourquoi pas, estiment une partie des vétonautes. « On ne manque pas de praticiens, mais de vétérinaires disposés à assumer la contrainte des gardes et la pénibilité exigée par l’exercice rural ou mixte, remarque l’un d’eux. Réformer l’enseignement pour mettre en valeur l’intérêt que cela représente, c’est intellectuellement intéressant. » Cela suffira-t-il à relancer la machine ? Un praticien a peut-être la solution pour redonner du souffle à la rurale sans passer par la création d’une école spécifique : « Trois mesures simples nous permettraient de maintenir un maillage vétérinaire rural, assure-t-il. Primo, une défiscalisation complète des actes liés à l’élevage, afin que le revenu du praticien rural devienne hyperattractif et génère des vocations. Secundo – et n’y voyons aucun machisme –, pourquoi ne pas établir une parité hommes-femmes dans les écoles nationales vétérinaires, au moyen d’un entretien de motivation ainsi que d’une épreuve de sport à fort coefficient, avec les mêmes barèmes de performance pour les deux sexes (vous avez dit “égalité” ?) au concours d’entrée… Tertio, pourquoi l’Etat ne prendrait-il pas en charge l’intégralité du coût des études des confrères qui se destinent à la rurale pendant au moins dix ans d’exercice, sinon il leur faudrait rembourser ? » A vous de juger.

réactions Internet

Quelles sont les motivations des étudiants ?

Pourquoi une cinquième école ? Pour former encore plus de praticiens canins ? Il faudrait un débat de fond sur les motivations des étudiants et sur la réalité du monde vétérinaire et, surtout, une plus grande ouverture d’esprit dans la sélection des candidats (c’est-à-dire des futurs confrères).

J’ai commencé par étudier l’économie politique, je n’aurais jamais pu intégrer une classe préparatoire en France, mais je n’estime pas être pour cette raison un mauvais praticien aujourd’hui.

Claudio Chimienti

Une trop forte inflation professionnelle

Notre démographie professionnelle est déjà en trop forte inflation. Celle-ci est due à la “cinquième école française” qui existe déjà puisque, depuis quelques années, l’immense majorité des étudiants liégeois sont français !

Mais cela ne serait absolument pas gênant s’il n’y avait, en parallèle, une stagnation du nombre des animaux de compagnie et une régression de celui des élevages d’animaux de rente, alors que la proportion de vétérinaires qui se destinent à autre chose que la pratique médicale reste, elle, infime. Bref, si on veut gaspiller l’argent public dans le but de paupériser la profession, pourquoi pas ?

Nicolas Miche
Formations e-Learning

Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »

En savoir plus

Boutique

L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.

En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire

Agenda des formations

Calendrier des formations pour les vétérinaires et auxiliaires vétérinaires

Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.

En savoir plus


Inscrivez-vous gratuitement à nos Newsletters

Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.

Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire

Retrouvez-nous sur