Intoxication
Formation continue
NAC
Auteur(s) : Emmanuel Risi
Trois iguanes verts sont présentés en consultation(1) à la suite d’une ingestion de cannabis (les quantités supposées respectivement ingéréessont : 25 g, une ou deux cigarettes, 50 g). Les signes cliniques sont sensiblement les mêmes chez les trois reptiles : tachycardie, convulsions, trémulations musculaires, diarrhée. Leur intensité est proportionnelle à la quantité absorbée.
Le traitement mis en œuvre en premier lieu est symptomatique des convulsions, avec une injection de diazépam (2,5 mg/kg par voie intraveineuse), répétée une fois en cas d’échec. Les convulsions de l’iguane qui a ingéré 50 g de cannabis sont réfractaires à ces injections. L’animal est donc anesthésié (induction au propofol, 10 mg/kg par voie intraveineuse, relais à l’isoflurane). Un traitement éliminatoire est instauré à l’arrêt des convulsions : lavage gastrique (avec 15 ml de soluté physiologique) et administration de charbon actif (environ 0,5 mg/kg dans 5 ml d’eau). Le lavage gastrique n’a, dans aucun des trois cas, permis de récupérer la totalité de la quantité ingérée. Cela laisse supposer que cette dernière a été surestimée ou que le lavage n’a pas été réalisé suffisamment tôt après l’ingestion (d’où l’intérêt du charbon en prévention de l’absorption des toxines déjà passées dans l’intestin).
Des analyses sanguines (numération formule et biochimie : aspartate amino-transférase [Asat], créatine-kinase, lactate déshydrogénase, acides biliaires, calcium total et ionisé, phosphore, protéines totales, glucose, acide urique) sont réalisées le jour de la consultation. Les seules anomalies sont les niveaux élevés des Asat et des acides biliaires. Elles aussi sont corrélées positivement à la quantité de substance toxique absorbée. L’absence d’autre irrégularité biochimique permet d’attribuer les convulsions aux effets délétères du cannabis sur le système nerveux, et non à une atteinte métabolique ou inflammatoire.
Les trois iguanes ont survécu. Cependant, la normalisation des Asat et des acides biliaires a pris plusieurs semaines (temps proportionnel à l’atteinte initiale), sept pour l’iguane qui a ingéré 50 g de cannabis.
Les convulsions, parfois réfractaires au diazépam, semblent être une manifestation plus fréquente de l’intoxication au cannabis chez l’iguane vert que la dépression avec bradycardie, rapportée de façon anecdotique. Des dommages hépatiques réversibles sont aussi provoqués par cet empoisonnement, ainsi qu’une diarrhée aqueuse de plusieurs jours nécessitant un traitement de soutien.
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