Morsures. Synthèse de la littérature
Actualité
Auteur(s) : Valentine Chamard
Prescrire fait le point sur la conduite à tenir lors de morsures de chien ou de chat. Morceaux choisis.
« Les principes généraux de prise en charge des plaies souillées sont à appliquer aux morsures » : lavage précoce, abondant et prolongé, à l’eau et au savon, rinçage abondant et séchage, suivi de l’application d’un antiseptique. « La précocité du lavage diminuerait le risque d’infection. » En outre, « un débridement est parfois nécessaire ».
« Comme toute plaie souillée, les morsures et griffures d’animaux comportent un risque de tétanos. » Les mesures de prévention doivent donc être entreprises : « Vaccination si le rappel date de plus de cinq ans, injection d’immunoglobulines tétaniques si le dernier rappel remonte à plus de dix ans. »
« D’éventuelles lésions nerveuses et tendineuses sont à rechercher. Une radiographie est à réaliser lors de suspicion de fractures ou de pénétration osseuse, en particulier lors de morsures de la tête chez les enfants. »
« Les infections bactériennes surviennent dans 2 à 30 % des cas de morsures de chiens et 15 à 50 % des morsures de chat. Le risque est d’autant plus grand que la plaie est profonde. Les signes d’infection se manifestent en moyenne environ vingt-quatre heures après les morsures de chien et environ douze heures après celles de chat. » Les infections sont plus fréquentes chez les personnes âgées et lors de certaines maladies intercurrentes comme le diabète. « Les principales bactéries incriminées sont des pasteurelles, des streptocoques, des staphylocoques, des Moraxella et des bactéries anaérobies. » Généralement, « l’infection est d’abord localisée, mais peut néanmoins s’étendre (abcès, ostéomyélite, arthrite, ténosynovite, etc.). » Plus rarement, elle « devient systémique ».
Causée par Bartonella henselae, cette lymphoréticulose bénigne « se manifeste le plus souvent par une papule érythémateuse au site d’inoculation dans les deux semaines, puis dans les jours ou semaines qui suivent, par une adénopathie des ganglions de drainage, qui peut persister plusieurs mois. Des signes généraux sont souvent associés (fièvre, céphalées, etc.). » Fréquemment, « l’infection régresse spontanément chez les patients immunocompétents (…) Les formes bénignes ne requièrent pas d’antibiothérapie. »
« Dans les six heures après une morsure de chien bien nettoyée, la suture de la plaie n’augmente pas le risque d’infection. Mais il semble préférable de ne pas suturer d’emblée quand il existe un risque accru d’infection : plaies punctiformes, déjà infectées, plaies des mains ou des pieds, ainsi que les morsures examinées après plus de vingt-quatre heures. »
« Elle est à réserver aux morsures à risque élevé d’infection ou si des complications fonctionnelles en cas d’infection sont à craindre. La réduction du risque d’infection est démontrée dans les morsures profondes de la main, et de manière moins probante quand le nettoyage est effectué plus de trois heures après les morsures profondes. »
Souvent, certaines plaies profondes « motivent une antibiothérapie préventive, malgré l’absence de preuve d’efficacité : les morsures de chat, les morsures des mains, des pieds ou du visage, les plaies punctiformes, les plaies nécessitant un débridement, l’atteinte des articulations, des tendons ou des ligaments, les plaies suturées, la suspicion de fractures, les morsures du membre supérieur du côté d’un curage ganglionnaire axillaire, les morsures d’un patient diabétique, cirrhotique, immunodéprimé, asplénique, porteur de prothèse articulaire ou cardiaque. »
« En l’absence de signes d’infection, une antibiothérapie n’est pas justifiée quand le patient est vu plus de quarante-huit heures après la morsure » (…) « En raison des bactéries incriminées, l’association amoxicilline-acide clavulanique ou une pénicilline résistante aux pénicillinases (cloxacilline, oxacilline) sont préconisées » (…) « En cas d’allergie aux bêta-lactamines, l’association doxycycline et métronidazole est préconisée chez l’adulte. »
« Toute morsure de chien ou de chat doit conduire à estimer le risque d’une transmission de la rage. » Le cas échéant, une prophylaxie postexposition, par sérothérapie et vaccination, est à envisager chez le patient mordu.
D’un point de vue législatif, Prescrire rappelle que les morsures d’une personne par un chien sont à déclarer à la mairie de la commune de résidence du détenteur de l’animal. Concernant la rage, la revue précise « qu’il est possible d’écarter tout risque de contamination si l’animal reste en bonne santé au bout de quatorze jours suivant l’exposition ». Elle omet cependant d’indiquer que cette surveillance doit être réalisée par un vétérinaire sanitaire. La seule référence aux confrères est leur implication lors de la recherche d’antigènes viraux dans l’encéphale chez un animal mort qui a mordu.
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