Différents critères sont à prendre en compte lors du choix d’un stéthoscope - La Semaine Vétérinaire n° 1443 du 25/03/2011
La Semaine Vétérinaire n° 1443 du 25/03/2011

Matériel médical

Gestion

S’ÉQUIPER

Auteur(s) : Lorenza Richard

Qu’il soit acoustique ou électronique, l’objectif est de sélectionner le modèle qui correspond le mieux à ses attentes ou aux besoins de son activité.

Le confort du stéthoscope est le critère le plus subjectif, mais aussi le plus important. Il est recommandé d’en essayer plusieurs, car le bon instrument est celui qui convient à son utilisateur. Des paramètres individuels, comme la forme des conduits auriculaires, droits ou incurvés vers l’avant, et la tension du ressort entre ceux-ci sont importants. En effet, avoir mal aux oreilles nuit à l’auscultation du vétérinaire. Les embouts, qui peuvent être souples ou rigides, clipables ou vissables, existent en plusieurs tailles. Certains stéthoscopes sont livrés avec plusieurs jeux d’embouts. Enfin, le son même est une question d’appréciation personnelle. Afin de personnaliser le stéthoscope selon ses goûts et son activité, plusieurs fabricants proposent des modèles ludiques, avec une tubulure ou un pavillon en couleur.

Une large gamme de stéthoscopes acoustiques

L’activité oriente le choix de la taille des pavillons. Un petit diamètre (de 26 à 27 mm) offre la possibilité d’ausculter des sites réduits et est adapté aux nouveaux animaux de compagnie, aux chats ou aux petits chiens. Les stéthoscopes équipés d’un pavillon moyen (de 35 à 36 mm) peuvent être utilisés sur tous les animaux de même que les grands pavillons (de 43 à 47 mm), bien que la zone d’auscultation, plus large, ne soit pas adaptée à la localisation des souffles cardiaques chez un petit animal. Les pavillons de grand diamètre (65 mm) sont réservés aux grands animaux. Certains stéthoscopes, plus polyvalents, sont équipés d’un double pavillon qui permet l’adaptation à la taille du spécimen.

La membrane permet de garder le système fermé. De plus, la membrane à double fréquence permet d’entendre une large gamme de sons et d’en isoler un préférentiellement en modifiant la pression sur le pavillon. En effet, les sons de basse fréquence (bruits cardiaques et vasculaires) sont perçus en posant simplement le pavillon sur la peau. Appuyer plus fortement sur ce dernier déplace la membrane vers l’intérieur où elle rencontre une bague interne qui limite ses vibrations : les sons de haute fréquence sont alors audibles (bruits pulmonaires, souffles cardiaques, etc.).

Les stéthoscopes à double pavillon peuvent être équipés d’une cloche et d’une ou deux membranes (simple ou double fréquence). Le pavillon en acier inoxydable ou en laiton est conseillé pour une tension optimale de la membrane.

Certains pavillons simples disposent d’un emplacement pour poser l’index afin de limiter les bruits parasites de vibrations du doigt. La membrane peut être métallique ou en fibre de verre epoxy, d’une grande sensibilité.

Enfin, la plupart des pavillons sont équipés d’une bague antifroid : un anneau en plastique situé sur le pourtour participe au confort des animaux en réduisant la sensation de froid.

La tête de certains stéthoscopes se démonte, afin d’être changée ou nettoyée (ne pas immerger la tête, mais l’essuyer avec une lingette désinfectante).

La tubulure (entre 55 et 90 cm) doit être épaisse et assez courte, car une fine et longue peut détériorer la qualité acoustique des sons qu’elle transmet du pavillon aux embouts auriculaires. Toutefois, une tubulure longue permet au vétérinaire d’accéder à des zones d’auscultation plus éloignées chez les grands animaux. Un matériau le plus souple possible doit être privilégié afin de limiter les craquelures de la tubulure à l’origine de son vieillissement. Certains stéthoscopes sont munis d’une double tubulure qui permet une meilleure acoustique en dirigeant le son vers chaque oreille, soit via deux tubes séparés (système Rappaport), soit grâce à un conduit double dans la tubulure.

Enfin, que le vétérinaire soit spécialiste ou généraliste, investir dans un stéthoscope de qualité en vaut la peine. La garantie, qui varie de zéro à sept ans selon les modèles et les marques, peut également constituer un critère de qualité du produit durable dans le temps, et permet, grâce à un service après vente, de bénéficier du remplacement de pièces détachées.

Une nouvelle génération, les stéthoscopes électroniques

La manipulation d’un stéthoscope électronique n’est pas fondamentalement différente de celle d’un modèle acoustique. Equipé d’un bouton “marche-arrêt” et d’un autre qui modifie le volume sonore, il fonctionne avec une pile. Différents modes permettent l’auscultation préférentielle des hautes ou des basses fréquences.

Un capteur situé derrière la membrane numérise le son et le reproduit au niveau du pavillon. Il est transmis dans la tubulure comme dans un stéthoscope classique. L’amplification des sons (dix-huit à vingt-quatre fois supérieure au niveau sonore d’un instrument acoustique) permet d’ausculter des animaux à la peau épaisse (un rhinocéros, par exemple) ou, dans le cadre d’une activité vétérinaire classique, d’entendre des sons plus faibles, donc d’affiner la démarche diagnostique.

Toutefois, de l’avis des spécialistes, les bruits de fond sont aussi amplifiés, et la qualité des sons n’est pas meilleure que celle d’un modèle acoustique. Pour pallier ce problème, un filtrage électronique réduit les bruits ambiants ou de frottement de 70 à 85 % selon le stéthoscope.

Un instrument électronique de dernière génération est équipé de la technologie Bluetooth, qui transmet en temps réel des sons cardiaques et pulmonaires vers un ordinateur (PC). Ces sons peuvent être analysés grâce à un logiciel (fourni) qui permet d’obtenir un tracé sous forme de phonocardiogramme ou de spectrogramme. Cependant, en médecine vétérinaire, l’intérêt de celui-ci est limité du fait de la fréquence cardiaque élevée et de l’arythmie sinusale respiratoire, même si un stéthoscope électronique permet de réentendre les sons enregistrés à vitesse réduite. Ce tracé pourrait être pleinement exploité en comparaison d’un électrocardiogramme dessiné en simultané, ce qui n’est pas encore réalisable en pratique.

Le véritable intérêt d’un stéthoscope électronique est l’enregistrement des sons, comme outil d’enseignement ou pour solliciter l’avis d’un confrère référent(1).

  • (1) Des projets de télémédecine sont en cours en médecine humaine.

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