L’exercice équin change d’allure

Diffuse, itinérante et bel et bien vivante, l’activité équine des Pyrénées-Atlantiques est en pleine métamorphose. De la côte Atlantique au Béarn en passant par le pays Basque intérieur, ce ne sont pas moins de trois pôles qui sont en train de voir le jour, pour le plus grand bonheur des chevaux du département et de leurs propriétaires.

« En plus de ceux présents dans les structures mixtes, il y a toujours eu des vétérinaires équins purs dans le département, mais, jusqu’à maintenant, ils étaient itinérants », explique Cécile Totain-Fernandez, vétérinaire à Bougarber. Elle parcourt elle-même jusqu’à 30 000 km par an pour se rendre au chevet de ses patients (essentiellement des galopeurs à l’entraînement et à l’élevage, et quelques chevaux de loisir). Inutile de dire que lorsque la communauté de communes de l’agglomération paloise émet l’idée de créer une clinique équine financée par des fonds publics afin de la mettre à la disposition des vétérinaires locaux, elle approuve l’initiative, et elle n’est pas la seule.

Pourtant, ce projet, en passe d’être réalisé, est stoppé net à la mort de l’ancien maire de Pau, André Labarrère, en 2006. Depuis, plus rien ne bouge, malgré la forte activité de la filière équine dans la région (un hippodrome où se déroulent deux cents courses et vingt-sept réunions équestres, le deuxième centre d’entraînement de France après Chantilly, soit deux mille chevaux dans un rayon de 50 km autour de Pau et huit cents emplois directs).

Il y a deux ans, Cécile Totain-Fernandez et deux de ses confrères, Christophe Pic et Vincent Ammann, décident de prendre les choses en mains. A défaut d’initiative publique, un projet privé débute. Les travaux, entamés en septembre dernier, doivent s’achever à l’été. Outre un pôle chirurgical et plusieurs salles de consultation, la clinique sera dotée d’une aire d’examen orthopédique. « L’objectif de notre démarche est double, rassure Cécile Totain-Fernandez. Il s’agit à la fois de créer une synchronisation des savoir-faire, une entente au sein des vétérinaires équins du secteur, mais aussi de répondre à une demande importante de la clientèle qui avait de plus en plus de mal à comprendre le manque de moyens locaux. »

Une pratique à cheval sur les frontières

Un élan qui se retrouve dans la démarche de Franck Pénide. Ce Biarrot, à la tête de la clinique vétérinaire équine du haras de la Bécassière à La-Teste-de-Buch (Gironde), intervient depuis longtemps dans les Pyrénées-Atlantiques. Son activité ne se contente d’ailleurs pas de franchir les limites départementales. Elle dépasse les frontières nationales pour s’étendre jusqu’à Bilbao. « La structure de La-Teste-de-Buch est le bloc opératoire le plus proche des Pyrénées-Atlantiques, voire du pays Basque espagnol. Un tiers de notre clientèle est composée de chevaux qui viennent de cette zone », explique-t-il. Pour résumer, un animal atteint de colique à Bilbao peut être orienté soit vers La-Teste-de-Buch, soit vers Madrid. Une situation à laquelle Franck Pénide a décidé de mettre fin en ouvrant un cabinet secondaire à Biarritz.

Pour l’heure, la clinique offre déjà la possibilité de pratiquer des examens plus approfondis que sur le terrain. Lorsque les travaux seront achevés, elle disposera d’un bloc opératoire et d’une structure d’hospitalisation. Un soulagement pour les propriétaires de chevaux de sport et de loisir de la côte basque. Ceux qui se trouvent un peu plus dans les terres profiteront bientôt également des aménagements en cours de réalisation dans la clinique de Richard Froger et Guy Ordner à Urt. En plus de la petite chirurgie, quelques boxes faciliteront l’hospitalisation des chevaux.