Elevage et environnement
Formation continue
FILIÈRES
Auteur(s) : Alassane Kéïta
Les animaux, qui y sont sensibles, présentent des réactions comportementales et physiologiques variées.
Lorsque les éleveurs rencontrent des problèmes pour lesquels aucune origine précise n’est mise en évidence, la présence de courants électriques parasites est parfois mise en cause. Les multiples appareils électriques installés dans des bâtiments à structure et avec d’importants équipements métalliques favorisent l’apparition de courants parasites à basse tension (inférieurs à 10 V) dont l’origine peut être interne ou externe à l’élevage. Les premiers peuvent provenir d’un couplage électrochimique (du lisier ou de l’engrais chimique qui fonctionnent alors comme une batterie à proximité du métal) ou d’une décharge électrostatique (évacuation instantanée à la terre d’une quantité d’électricité statique accumulée sur des matériaux). Le plus souvent, il s’agit de courants de fuite qui proviennent d’appareils ou de clôtures présentant un défaut de raccordement à la terre, et qui induisent des différences de potentiels entre des structures métalliques non reliées entre elles.
Les seconds proviennent des champs électromagnétiques générés par les équipements ou les réseaux situés à proximité (EDF, SNCF, télécommunications) qui créent des phénomènes de couplage (inductif, capacitif). L’animal sert de conducteur entre ces différents potentiels, par des tensions de pas (courant entre les membres antérieurs et postérieurs) ou de contact (courant passant via l’animal depuis un abreuvoir, une tubulure, jusqu’au sol).
L’animal se révèle sensible à l’intensité (ampérage) du courant qui le traverse, mais pas directement à la tension (voltage) de celui-ci. Le corps des bêtes d’élevage oppose une moindre résistance au passage du courant que celui de l’homme, qui bénéficie de l’effet isolant des semelles. La résistance électrique moyenne d’une vache est basse, et augmente chez le porc, les ovins et enfin les volailles. Elle varie également selon le poids, les conditions environnementales (humidité), la fréquence du courant appliqué, et les points d’entrée et de sortie de ce dernier sur le corps.
Les sensibilités des porcs et des bovins ont été évaluées expérimentalement par l’observation des réactions comportementales et par la mesure des effets physiologiques (fréquence cardiaque, taux de cortisol) lors de l’application de différentes tensions. La fréquence cardiaque reflète de façon non spécifique la sécrétion d’adrénaline. La hausse du taux de cortisol sanguin n’est pas systématique. Elle dépend des points d’application, de l’intensité et de la prédictibilité de la décharge : des stimulations exercées de façon aléatoire génèrent un stress plus important que des applications systématiques.
Chez le porc, un abreuvoir sur lequel sont appliqués 3 milliampères (mA), engendre une diminution du temps de désaltération. A partir de 4 mA, les suidés préfèrent réduire la quantité d’eau consommée.
Par comparaison, chez les bovins, le seuil de sensation (perception sans modification comportementale) serait de 1 mA. Les réponses apparaissent à partir de 2 mA et restent modérées (tressaillement, vocalises, mouvement de tête soudain, lever d’un membre) jusqu’à 6 mA. A partir de ce seuil, des réactions comportementales sévères (sauts, coups de pieds) sont observées. La fréquence cardiaque de la vache laitière augmente de 4 % pour 3,6 mA appliqués entre les membres, et de 40 % pour 12,5 mA. Lorsque 4 mA sont envoyés en région lombaire, elle grimpe de 33 %.
La conséquence de ces courants constatée en élevage sur les performances des animaux est rarement mise en évidence dans des essais contrôlés. De même, une corrélation entre l’application de courant et l’état sanitaire des animaux a rarement été démontrée de façon expérimentale. Sur le terrain, les effets constatés attribués aux problèmes électriques sont souvent associés à d’autres facteurs, pour lesquels le courant joue un rôle aggravant.
En élevage, les effets observés sur les performances sont le plus souvent comparés à des témoins “historiques” (une période avant des changements en élevage et une autre après sont ainsi comparées) et non contemporains, ce qui ne permet pas d’imputer ces effets au seul courant parasite. L’idéal reste la prévention du risque, en assurant des mesures de potentiels des surfaces et des mises à la terre efficaces lors de la construction des bâtiments.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire