Antibiotiques, mandat sanitaire et acte vétérinaire encore au programme pour 2011

L’assemblée générale de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), le 29 mars dernier, était l’occasion de rebondir sur l’actualité, notamment sur l’annonce du ministre de l’Agriculture de réduire de 25 % la consommation d’antibiotiques sur cinq ans. A ce propos, Pascale Briand, directrice générale de l’alimentation, a été claire : « Nous devons tout mettre en œuvre pour développer les actions qui permettront d’atteindre cet objectif. » Reste à savoir comment.

Les pistes déjà suivies ont été listées par notre consœur Jacqueline Bastien, vice-présidente de la SNGTV. Le Comité national de coordination pour un usage raisonné des antibiotiques en médecine vétérinaire, qui s’est réuni le 18 janvier dernier, a défini trois axes. Tout d’abord, il s’agit de fixer l’architecture du plan d’action du comité (suivi de la consommation, de la résistance, des pratiques d’usage des antibiotiques, etc.). Une autre étape sera effectuée par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui s’est auto-saisie pour recenser, puis évaluer, les usages à risque des antibiotiques, avant de faire des propositions et des recommandations.

Des actions prioritaires seront en outre mises en place. Elles porteront sur les céphalosporines de troisième et quatrième générations (C3-C4), les fluoroquinolones et les macrolides. L’objectif est de formuler des recommandations qui remporteront l’adhésion des filières concernées, nécessaire pour qu’elles soient suivies, avec une échéance à la fin de l’année. Cette démarche est déjà bien entamée pour les filières aviaires, porcines, bovines et des animaux de compagnie, dont les premières réunions ont eu lieu, et dont la restitution des travaux est prévue fin mai. Au second semestre, ce sera le tour des filières équine et cunicole.

20 à 40 % d’animaux vaccinés contre la fièvre catarrhale ovine

La SNGTV continue par ailleurs sur sa lancée, avec un guide de bonnes pratiques pour le veau de boucherie, lors de diarrhées néonatales des bovins et en production aviaire, un arbre décisionnel du traitement des mammites, et l’usage des C3-C4 et des aliments médicamenteux en production porcine. Un recensement des pratiques en production ovine est aussi au programme.

Cette année, l’administration a fait le choix de la responsabilité des acteurs, donc d’une vaccination volontaire contre la fièvre catarrhale ovine, mais « en ligne avec les recommandations de l’Anses », a insisté Pascale Briand, puisque « l’objectif est bien une vaccination massive ». Tous les rêves sont permis, mais avec un taux de couverture de 20 à 40 % actuellement, et de grosses disparités locales, la vaccination est loin d’être généralisée. Pascale Briand a raison de dire qu’« il est encore temps de se mobiliser pour une vaccination massive », mais la campagne se termine pour les bovins et, vu le prix des vaccins, rien ne garantit que celle des ovins, qui débute, pourra augmenter beaucoup ce pourcentage. L’implication des vétérinaires pour convaincre les éleveurs semble être un facteur clé de réussite. Toutefois, la responsabilité d’une couverture vaccinale insuffisante sera partagée entre tous les acteurs.

Les discussions sur le mandat sanitaire et tout ce qui relève de l’acte vétérinaire et de ses dérogations, dans le cadre des Etats généraux du sanitaire et de la loi de modernisation de l’agriculture, se poursuivent. La visite sanitaire bovine changera de support d’ici à la fin du printemps, en intégrant un module sur l’antibiothérapie et, dans certains départements, une partie sur la tuberculose, avant d’autres modifications prévues début 2012.