Avez-vous les meilleures croquettes à la clinique ?

Dans le dossier du dernier numéro de 60 Millions de consommateurs⁽¹⁾, vingt-cinq aliments secs pour chien sont passés au crible. Les résultats peuvent en surprendre plus d’un : marques premium, distributeur ou hard discount, pour adultes, seniors ou allégés… les écarts de note ne sont pas si importants que cela. La marque Hill’s tire son épingle du jeu en finissant première dans les trois catégories, selon le journal.

Dans l’ensemble, les analyses révèlent une qualité nutritionnelle correcte. Sur ce marché très segmenté, les produits sont « globalement bien adaptés aux besoins spécifiques du chien adulte, du chien âgé et du chien en surpoids ». L’Institut national de la consommation (INC) semble avoir testé des gammes pour chiot, mais n’en donne pas les conclusions, a priori en raison de résultats hétérogènes dans la recherche des mycotoxines.

Pour évaluer la qualité des croquettes, le magazine a retenu comme critères leur valeur nutritionnelle (ratio protidocalorique, tauxdecollagène,de matière grasse, d’oméga 3, de cendres), l’information affichée concernant la ration (par rapport aux besoins réels du chien) et la teneur en mycotoxines.

Des rations surestimées de 10 % environ par les fabricants

Du point de vue nutritionnel, les résultats sont parfois surprenants, mais restent le plus souvent corrélés à la qualité premium : excès de minéraux dans certains aliments pour chiens adultes ou seniors, carence en acides gras ou faible rapport oméga 6/oméga 3, notamment dans les gammes de distributeurs. De même, la plupart des marques testées affichent une teneur en collagène supérieure à 15 % (critère choisi pour révéler la qualité des protéines), même pour certaines marques premium.

La présence de mycotoxines via les céréales semble être un point critique : le magazine en tient compte dans sa notation en sanctionnant certaines croquettes malgré une bonne note du point de vue nutritionnel.

Dans ses conclusions, l’INC demande « une réglementation adaptée aux aliments pour animaux familiers ». Il reproche également le manque de précision des « informations sur les modalités d’utilisation des aliments et les quantités à distribuer ». D’après l’institut, les fabricants surestiment les rations d’environ 10 % par rapport au besoin d’un animal plutôt sédentaire. Le conseil diététique du vétérinaire a donc de l’avenir !

A l’inverse, les allégations “santé” manquent parfois de rigueur : désormais encadrées au niveau européen⁽¹⁾, elles sont devenues quasi systématiques, mais ne se confirment pas toujours. Cela fait pourtant grimper le budget selon les marques, pour un chien de même catégorie. Or « les grands écarts de prix ne se justifient généralement pas, tant au vu de la qualité nutritionnelle des produits que des quantités de mycotoxines ». Alors, « études sur la santé ou marketing ? », l’INC pose la question…

Un dossier instructif, notamment pour les gammes distribuées par les vétérinaires. A quand une évaluation concernant les chats et les aliments humides ?

• (1) 60 Millions de consommateurs, mars 2011.

• (2) Règlement n° 767/2009 du Parlement européen.