À la une
Auteur(s) : Valentine Chamard*, Marie Sigaud**
Plus de 70 % des maladies émergentes sont des zoonoses. Sujet de préoccupation majeur pour l’ensemble des pays du globe en raison de leur retentissement sur la santé publique et l’économie, elles occupent une place prépondérante dans les missions des vétérinaires, bien formés sur ces maladies durant leur cursus, contrairement aux médecins. La collaboration entre les deux médecines est prônée par les institutions.
Sida,encéphalopathiespongiforme bovine, syndrome respiratoire aigu sévère, grippe à H5N1 : quatre maladies pour quatre crises sanitaires qui ont cristallisé les peurs, avec des conséquences économiques majeures. Leur point commun ? Toutes sont d’origine animale(1). « Des leçons peuvent être tirées de ces crises », estime notre confrère Charles Pilet, membre des académies vétérinaire et de médecine(2). Selon lui, le clivage entre les deux médecines, animale et humaine, est regrettable. Il faudrait y remédier pour limiter les futures crises sanitaires qui pourraient, elles aussi, être d’origine animale, puisque « plus de 60 % des agents pathogènes qui touchent l’homme sont zoonotiques », comme le martèle Bernard Vallat, directeur général de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE).
« Les zoonoses sont le parent pauvre de l’enseignement médical », constate Faïza Ajana, infectiologue au centre hospitalier de Tourcoing. Ce que confirme notre consœur Laëtitia Canini dans sa thèse(3), après avoir mené une étude auprès d’étudiants vétérinaires et en médecine en fin de cursus. Elle montre que les premiers ont une meilleure connaissance des zoonoses que les seconds. S’il est difficile de connaître le contenu des cours des facultés de médecine, chacune élaborant le sien, il est possible d’en avoir une idée en consultant le programme de l’examen national d’entrée à l’internat. Peu de maladies zoonotiques à transmission non alimentaire sont incluses dans les connaissances requises. Nulle trace de leptospirose, d’échinococcose, de psittacose, de tularémie et autre leishmaniose, pour ne citer qu’elles. « Du coup, peu de médecins s’y intéressent. Ils pensent que ce sont des maladies exotiques, que cela ne les concerne pas, que c’est compliqué, et ils se disent que s’ils en rencontrent, ils pourront référer les cas vers des centres hospitaliers universitaires », poursuit Faïza Ajana.
Charles Pilet regrette que les deux médecines « s’ignorent » et milite pour le rapprochement entre les études médicales humaines et vétérinaires, ce qui « permettrait d’être plus attentif et réactif face aux épidémies ». Il propose notamment une année préparatoire commune.
A titre de comparaison, à l’issue de leur formation, les vétérinaires doivent connaître les principales zoonoses, être en mesure d’en estimer le risque selon le contexte, et pouvoir communiquer sur ce risque avec divers interlocuteurs, notamment les médecins dont leurs clients sont les patients, dans le cadre de leur mission de santé publique. Le volume horaire accordé à cette thématique est important. « Il a même doublé depuis le nouveau cursus », confirme notre consœur Nadia Haddad Hoang-Xuan, enseignante au service des maladies contagieuses de l’ENV d’Alfort, et atteint une vingtaine d’heures,...
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire