Différents chélateurs du plomb sont disponibles

• Le Ca-EDTA forme des complexes avec des ions divalents (plomb, cuivre, fer), éliminés par les urines. Son administration est parentérale, car l’absorption intestinale est faible. Il est surtout efficace sur le plomb fixé aux os, beaucoup moins sur celui déposé sur les tissus mous. Les doses usuelles chez les oiseaux varient entre 35 et 50 mg/kg. En raison du petit volume que cela représente, l’administration peut s’effectuer par voie intramusculaire. Les injections sous-cutanées, après dilution dans du sérum physiologique, seraient cependant moins douloureuses. Cinq jours de traitement diminuent la plombémie de 84 % en moyenne, sans induire d’effets secondaires. Le Ca-EDTA mobilise le plomb des os et le redistribue dans le cerveau et le foie, avant d’en permettre l’élimination.

• Le British anti-Lewisite (BAL) présente l’avantage de franchir la barrière hématoméningée. Toutefois, il est assez instable, nocif, et il augmente la toxicité du plomb. Il n’est donc plus utilisé.

• La D-pénicillamine peut être administrée par voie orale ou parentérale. Cependant, des effets secondaires non négligeables chez l’homme, ainsi qu’un faible nombre d’essais chez l’oiseau, n’incitent pas à l’utiliser.

• L’acideméso-2,3-dimercaptosuccinique (DMSA) a remplacé le BAL (dont il est un dérivé) chez l’homme. Chez l’oiseau, il s’utilise à la dose de 30 mg/kg, deux fois par jour. C’est un chélateur du plomb dans le tissu nerveux et les autres tissus mous, et non dans les os. Son administration peut être orale ou parentérale. Il franchit la barrière hématoméningée sans présenter les effets secondaires du BAL. Le DMSA et le Ca-EDTA ont été comparés chez la callopsitte : le premier induit une chute plus rapide de la plombémie, mais son indice thérapeutique est plus faible (moins de 2) que le second. Les oiseaux traités au DMSA présentent des régurgitations. L’étude conclut à l’absence de différences de survie entre les volatiles traités par l’un ou l’autre des chélateurs. De nombreux auteurs suggèrent la combinaison des deux chélateurs, plus efficace que chaque chélateur utilisé seul.