L’atopie canine et la thérapeutique en dermatologie en vedettes

Le Futuroscope, à Poitiers (Vienne), a accueilli près de deux cents vétérinaires francophones à l’occasion des journées du Groupe d’étude en dermatologie des animaux de compagnie⁽¹⁾. Ils y ont suivi des sujets pratiques relatifs à la thérapeutique chez le chien, le chat et les nouveaux animaux de compagnie. Le programme spécialisé était consacré à deux défis dermatologiques : les alopécies et la dermatite atopique, auxquels ont participé Pierre Bouhanna, médecin à l’hôpital Saint-Louis spécialisé dans la calvitie, et notre confrère Thierry Olivry de l’université de Raleigh.

Parmi les idées fortes à retenir, Emmanuel Bensignor a rappelé que la dermatite à Malassezia est consécutive à un dérèglement de l’homéostasie cutanée et que son traitement peut être topique (association de chlorhexidine et de miconazole) et/ou systémique (kétoconazole ou itrafungol).

Lors d’otite chronique, Pascal Prélaud conseille de ne pas trop attendre pour proposer l’ablation complète du conduit. Même dans les études récentes compilées par William Bordeau, l’adénite sébacée, même améliorée grâce à des traitements locaux, reste une maladie incurable. En outre, la dermatite atopique a une présentation clinique variable selon les races (prévalence estimée par Didier-Noël Carlotti à 10 %). De nombreuses dermatites par allergie aux piqûres de puces (DAPP) et allergies alimentaires peuvent se manifester comme une dermatite atopique. Selon Thierry Olivry, les tests allergologiques différencient les dermatites atopique et atopic-like, avec une valeur semblable entre les intradermoréactions et les sérologies. Enfin, notre confrère a détaillé les bonnes pratiques sur la dermatite atopique de l’International Task Force fondées sur des situations pratiques (phases aiguë ou d’entretien).

Par ailleurs, Marie-Christine Cadiergues et Patrick Bourdeau ont prôné la prescription raisonnée des antiparasitaires externes. Leur prescription est en effet banalisée dans un secteur concurrentiel. Le conseil du vétérinaire doit donc reprendre sa place. Cela passe, par exemple, par la recommandation d’un antipuce plutôt que d’un antipuce/antitique, d’une forme spray plutôt que d’une pipette spot-on, ou encore en préférant tel antiparasitaire si l’animal séjourne à l’étranger. Un ensemble de recommandations cliniques pratiques fera l’objet d’une communication auprès des praticiens en juin par Virbac.

Une nouvelle molécule contre les puces bientôt sur le marché

La surprise est venue du laboratoire Elanco (département santé animale de Lilly France). Le spinosad, une nouvelle molécule insecticide dans la lutte antipuce chez le chien, autorisée sous le nom commercial Comfortis®, sera disponible avant l’été. Ce traitement oral agit trente minutes après la prise. Il est efficace pendant un mois et disponible uniquement sur prescription. Didier-Noël Carlotti a rappelé que lors de DAPP, il est important d’éliminer rapidement les puces afin de limiter la quantité de salive de parasite reçue par l’animal : « Une seule piqûre de puce ne déclenche pas une DAPP, mais cette dernière serait dose-dépendante. » Selon les données du laboratoire, 100 % des puces sont tuées dans les quatre heures qui suivent l’administration du comprimé, et dans les vingt-quatre heures postinfestation au cours des trois semaines après la prise orale. Grâce à la forme per os, il n’y a plus d’incidence liée au pelage plus ou moins dense ou long, aux lésions ou aux traitements topiques.

• (1) Ce groupe fait partie de l’Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac). La 25^e édition des Journées du Gedac s’est déroulée du 1^er au 3 avril 2011.

• (2) La nomination date du 3/12/2010 et a été annoncée officiellement le 1^er/4/2011.